Question de M. CHEVALIER Cédric (Marne - Les Indépendants) publiée le 06/02/2025

M. Cédric Chevalier appelle l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins sur la nécessité de pérenniser le dispositif « Mon soutien psy », essentiel pour l'accès aux soins psychologiques et d'améliorer l'accès aux soins psychologiques pour les jeunes, conséquence des effets persistants de la pandémie de covid-19.

La crise sanitaire a en effet entraîné une augmentation significative des troubles psychologiques, notamment chez les jeunes, confrontés à des périodes de confinement, à l'isolement social et à des difficultés scolaires et professionnelles. Selon plusieurs études, l'anxiété, la dépression et les troubles du comportement ont connu une recrudescence préoccupante, mettant en évidence l'importance d'un accompagnement psychologique accessible et durable.

Le dispositif « Mon soutien psy », mis en place pour faciliter l'accès à des consultations avec des psychologues conventionnés, a constitué une avancée majeure dans la prise en charge de ces souffrances. Toutefois, de nombreux professionnels de santé et associations soulignent que son financement et son accessibilité restent insuffisants pour répondre aux besoins croissants de la population.

En outre, les jeunes rencontrent encore de nombreux freins pour accéder à un suivi psychologique, notamment en raison de délais d'attente prolongés, d'un manque de professionnels disponibles et de l'absence de dispositifs adaptés dans certains territoires. Une meilleure prise en charge des soins psychologiques passe par une augmentation des moyens alloués, une revalorisation des consultations et une amélioration du maillage territorial des professionnels de santé mentale.

Par conséquent, il souhaiterait connaître quelles mesures le Gouvernement envisage pour assurer la pérennisation du dispositif « Mon soutien psy » et, en particulier, renforcer l'accès aux soins psychologiques pour les jeunes en détresse.

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Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 12/02/2025

Réponse apportée en séance publique le 11/02/2025

M. le président. La parole est à M. Cédric Chevalier, auteur de la question n° 289, adressée à M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins.

M. Cédric Chevalier. Monsieur le ministre, j'appelle votre attention sur l'importance de pérenniser et de renforcer le dispositif MonSoutienPsy, qui joue un rôle essentiel dans l'accès aux soins psychologiques, notamment pour les jeunes, lesquels ont été durement touchés par les conséquences de la crise sanitaire.

Si ce dispositif a constitué une avancée majeure en facilitant l'accès à des psychologues conventionnés, plusieurs limites persistent : un financement insuffisant, une accessibilité inégale selon les territoires et des délais d'attente trop longs. Ces obstacles entravent une prise en charge rapide et efficace des personnes en détresse.

La pandémie de covid-19 a laissé des séquelles profondes sur la santé mentale de notre population, plus particulièrement chez les jeunes. L'isolement, les perturbations scolaires et les incertitudes professionnelles ont entraîné une augmentation préoccupante des troubles anxieux, dépressifs et comportementaux. Ainsi, de nombreuses études soulignent que les besoins en accompagnement psychologique n'ont jamais été aussi élevés.

Pourtant, les jeunes rencontrent encore de nombreuses difficultés pour bénéficier d'un suivi adapté. Le nombre insuffisant de professionnels disponibles et l'absence de structures adaptées dans certains territoires constituent des freins majeurs. Il est donc impératif d'augmenter les moyens alloués au dispositif, de revaloriser le tarif des consultations et d'améliorer le maillage territorial des professionnels de la santé mentale.

L'adolescence et le début de l'âge adulte sont des périodes charnières, marquées par des transitions scolaires, sociales et professionnelles qui peuvent être source de stress et d'angoisse. Un suivi psychologique accessible et adapté est donc indispensable pour prévenir les situations de détresse conduisant à l'échec scolaire, à l'isolement ou, dans les cas les plus graves, à des conduites à risque.

Au surplus, la question du bien-être mental des jeunes ne peut être dissociée des défis sociaux auxquels ils sont confrontés : précarité économique, pression scolaire, manque de perspectives professionnelles... Il est essentiel de combiner un renforcement de l'accompagnement psychologique et des politiques publiques favorisant l'insertion sociale pour garantir un avenir serein à la jeunesse de notre pays.

De même, il convient d'organiser davantage de campagnes de sensibilisation au sein des établissements scolaires et universitaires...

M. le président. Il faut conclure, mon cher collègue !

M. Cédric Chevalier. ... afin de lutter contre la stigmatisation des troubles psychologiques et d'encourager les jeunes à demander de l'aide sans crainte.

Monsieur le ministre, quelles mesures envisagez-vous pour pérenniser le dispositif MonSoutienPsy ?

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. Yannick Neuder, ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins. Monsieur le sénateur, de manière générale, MonSoutienPsy a vocation à améliorer la prise en charge psychologique de nos concitoyens, particulièrement des plus jeunes d'entre eux. Je vous confirme que la crise sanitaire a confronté notre jeunesse à une situation inédite. À ce titre, je partage pleinement vos inquiétudes.

Je rappellerai quelques chiffres : depuis sa création au mois d'avril 2022, ce dispositif a permis à plus de 336 000 patients de bénéficier de 1,8 million de séances avec un psychologue prises en charge par l'assurance maladie. Pour augmenter le nombre de prises en charge au cours de cette grande année de la santé mentale, il faut, au risque de me répéter, puisque je l'ai déjà indiqué en répondant aux questions précédentes, former davantage.

Il faut tout d'abord former davantage de médecins en ouvrant des places en études de médecine. Parmi les étudiants, certains choisiront la psychiatrie comme spécialité, qui n'est pas dépourvue d'attractivité. Ensuite, il faut former davantage de professionnels paramédicaux, notamment des infirmiers, qui peuvent également se spécialiser en psychiatrie. Pour cela, nous travaillons avec les régions. Enfin, nous travaillons avec les universités pour former davantage de psychologues.

En ce qui concerne les revalorisations, je vous rappelle que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 prévoit de supprimer l'adressage médical préalable : il sera désormais possible de consulter directement un psychologue sans passer par son médecin généraliste. Lorsque j'étais rapporteur général de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, j'ai toutefois demandé un rapport pour améliorer cette action.

Par ailleurs, nous augmentons le nombre de séances prises en charge, de huit à douze par année civile et nous revalorisons les tarifs des consultations, désormais fixés à 50 euros par séance.

Avec les élus locaux, nous renforcerons également le maillage territorial grâce aux professionnels médicaux et paramédicaux et les psychologues qui seront formés afin d'améliorer la prise en charge des patients.

Vous avez raison de dire qu'il faut déstigmatiser la consultation d'un psychologue, monsieur le sénateur.

M. le président. Il faut conclure, monsieur le ministre !

M. Yannick Neuder, ministre. Il est possible d'implanter des référents en santé mentale dans toute organisation professionnelle, scolaire ou autre.

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