Question de M. FIALAIRE Bernard (Rhône - RDSE) publiée le 13/02/2025

Question posée en séance publique le 12/02/2025

M. le président. La parole est à M. Bernard Fialaire, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE et sur des travées du groupe UC.)

M. Bernard Fialaire. Madame la ministre de l'intelligence artificielle (IA), nous sommes au lendemain du sommet de Paris sur l'IA, qui, nous devons tous le reconnaître, a été une réussite.

La France réussit toujours très bien l'organisation des grandes manifestations internationales. Si elle l'a montré, l'an passé, avec les jeux Olympiques, ce n'est pas pour cela que nous avons eu le record de médailles.

Dans le domaine de l'intelligence artificielle, nous avons aussi nos Léon Marchand, nos Teddy Riner, nos Antoine Dupont (Murmures sur des travées des groupes Les Républicains et UC. - Mme Annick Billon applaudit.) : je pense à Mistral, à LightOn, à Owkin, entreprises dont les dirigeants ont parfois eux-mêmes suivi un entraînement aux États-Unis. En France, nous avons aussi des athlètes soutenus, portés, par nos administrations, nos services et nos entreprises publics.

Madame la ministre, que comptez-vous faire pour que ces entreprises publiques, ces services publics et ces administrations choisissent de privilégier nos propres entreprises d'intelligence artificielle, somme toute assez performantes, plutôt que de s'adresser, par facilité, aux Gafam ?

Pour en revenir au sport, je rappelle que le Qatar a investi dans le Paris Saint-Germain. (M. Fabien Gay s'exclame.) Maintenant, ce sont les Émirats arabes unis qui, avec le Canada, investissent dans l'intelligence artificielle en France. Ne pourrions-nous pas aller chercher certains de nos champions ? Puisque nous-mêmes sommes les champions de l'épargne (M. Fabien Gay s'exclame de nouveau.), avec plus de 6 000 milliards d'euros, pourquoi ne pas orienter ces fonds vers le soutien à nos entreprises émergentes ?

En refaisant le compte des médailles obtenues aux jeux Olympiques l'année dernière, force est de constater que l'Europe, autrement dit les nations européennes ensemble, a eu beaucoup plus de médailles que les États-Unis et la Chine.

N'est-ce pas à cette échelle qu'il faut envisager le développement de cette industrie nouvelle, dans le respect de nos principes, de nos valeurs et de notre éthique ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE. - MM. Philippe Folliot et François Patriat applaudissent également.)

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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'intelligence artificielle et du numérique publiée le 13/02/2025

Réponse apportée en séance publique le 12/02/2025

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'intelligence artificielle et du numérique.

Mme Clara Chappaz, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée de l'intelligence artificielle et du numérique. Monsieur le sénateur, je vous remercie de saluer le succès du sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle tout comme je remercie l'ensemble de mes collègues d'avoir contribué à ce succès en s'engageant résolument afin de faire de la France, pour quelques jours, la capitale de l'IA. Pas seulement pour quelques jours, d'ailleurs, car la France est d'ores et déjà une grande puissance de l'IA et elle a bien l'intention de le rester.

La semaine dernière, M. le Premier ministre a présidé une réunion avec l'ensemble des membres du Gouvernement pour réfléchir à la meilleure manière d'accélérer dans le domaine de l'intelligence artificielle, car, vous avez bien raison de le souligner, nous avons de nombreux champions dans ce secteur. Nous comptons en effet 1 000 entreprises françaises d'intelligence artificielle à la pointe de la performance, notamment Mistral et LightOn, que vous avez citées. Toutes sont engagées dans la course mondiale à l'intelligence artificielle.

Pour les soutenir, il nous faut bien sûr les financer. Vous avez mentionné le levier de l'épargne. M. le ministre de l'économie et moi-même réfléchissons à renforcer un certain nombre de dispositifs pour accélérer le financement de ces entreprises.

Il nous faut aussi continuer d'attirer les investissements étrangers. Vous avez mentionné les Émirats arabes unis. Je rappelle les 109 milliards d'euros d'investissement annoncés pour créer, ici, en France, l'infrastructure nécessaire au développement de l'intelligence artificielle. C'est un montant phénoménal pour notre pays et cela montre à quel point nous sommes convaincus de la puissance de l'IA.

Vous avez cité un point très important : le financement, c'est bien ; les contrats, c'est mieux ! (Exclamations sur les travées du groupe CRCE-K.) Avec mon collègue Laurent Marcangeli, j'ai eu l'occasion de présenter, la semaine dernière, la stratégie française de soutien à nos entreprises, laquelle passe aussi par la signature de contrats.

M. Pascal Savoldelli. Ça, c'est bien !

Mme Clara Chappaz, ministre déléguée. Nombre de contrats privés ont été annoncés pendant le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, mais n'oublions pas, bien sûr, les contrats publics.

Si France Travail a choisi de travailler avec Mistral, c'est parce que cette dernière offre la solution la plus performante sur le marché et qu'il s'agit, en matière de politique industrielle, d'un vrai projet.

Laurent Marcangeli et moi-même avons bien l'intention d'embarquer nos administrations et l'ensemble de nos ministères dans l'utilisation d'une intelligence artificielle française et européenne. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. - Mme Anne-Sophie Patru et M. Jean-François Husson applaudissent également.)

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