Question de M. BONHOMME François (Tarn-et-Garonne - Les Républicains-A) publiée le 06/02/2025

Question posée en séance publique le 05/02/2025

M. le président. La parole est à M. François Bonhomme, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées des groupes UC et INDEP.)

M. François Bonhomme. J'associe à ma question mes collègues Pierre-Antoine Levi et Brigitte Micouleau.

Monsieur le ministre, vous le savez, le Sud-Ouest attend avec impatience la ligne à grande vitesse (LGV) entre Toulouse et Bordeaux.

La commission d'enquête publique a donné son feu vert très récemment, permettant ainsi d'engager les travaux d'aménagement de la ligne.

Ce projet, à la fois ancien et long, est tout d'abord essentiel à l'attractivité économique de notre territoire - je pense notamment aux villes d'Agen et de Toulouse, ainsi qu'à l'agglomération de Montauban, qui doit accueillir la future gare. Il entraînera, en outre, un rééquilibrage entre les transports aérien et ferroviaire. Il permettra, enfin, de libérer des créneaux pour le fret ferroviaire et les trains express régionaux (TER).

Malheureusement, un certain nombre d'opposants radicaux au projet, comme les activistes des Soulèvements de la Terre (Oh ! sur des travées du groupe Les Républicains.), s'efforcent de paralyser ces travaux en multipliant les actions - dégradations, actes de sabotage, incendies de matériel. Ils se rendent également coupables de violences envers les forces de l'ordre ; ce fut par exemple le cas à la fin du mois dernier, à Saint-Jory, dans le sud du Tarn-et-Garonne. On voit même apparaître un embryon de zone à défendre (ZAD) aux abords du chantier.

Monsieur le ministre, quelles instructions comptez-vous donner pour sécuriser durablement le chantier et mettre fin à ces troubles à l'ordre public, qui sont inacceptables dans un État de droit ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.)

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 06/02/2025

Réponse apportée en séance publique le 05/02/2025

M. le président. La parole est à M. le ministre chargé des transports. (Ah ! sur des travées du groupe Les Républicains.)

M. Philippe Tabarot, ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports. Monsieur le sénateur François Bonhomme, je vais être très clair : les actions violentes et les occupations illégales qui entravent le chantier de la LGV Toulouse-Bordeaux sont inacceptables et seront traitées avec la plus grande fermeté. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.)

Comme pour l'A69, nous ne céderons pas face aux actions violentes et illégales.

M. Laurent Burgoa. Parfait !

M. Philippe Tabarot, ministre. Vous l'avez dit, la LGV Toulouse-Bordeaux est un projet prioritaire, soutenu par l'État comme par les collectivités territoriales concernées. Il répond à plusieurs enjeux majeurs, parmi lesquels le désenclavement de Toulouse, quatrième ville de France ; un report modal effectif vers le train, conformément à nos objectifs climatiques ; ou encore le renforcement des liaisons ferroviaires européennes - cette ligne est un maillon essentiel pour relier la péninsule ibérique au reste de l'Europe.

Je rappelle que ce projet a fait l'objet de toutes les procédures de concertation nécessaires et qu'il bénéficie de toutes les autorisations légales.

Par ailleurs, les collectivités territoriales sont pleinement engagées au côté de l'État, le financement étant partagé.

Les opposants ne peuvent pas s'arroger le droit de bloquer un chantier d'utilité publique, attendu par la majorité de nos concitoyens. L'État prendra donc toutes les mesures nécessaires pour garantir la poursuite des travaux, dans le respect du calendrier prévu, tout en assurant, bien sûr, la sécurité de l'ensemble des professionnels intervenant sur le chantier. Je pense notamment aux ouvriers, qui sont trop souvent menacés avec des armes par destination. (M. François Bonhomme acquiesce.) Quelles que soient les motivations de ces opposants, c'est tout simplement intolérable ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC. - MM. Hussein Bourgi, Jean-Marc Vayssouze-Faure et Bernard Buis applaudissent également.)

M. le président. La parole est à M. François Bonhomme, pour la réplique.

M. François Bonhomme. Monsieur le ministre, je me réjouis évidemment de la fermeté dont vous avez d'ores et déjà fait preuve, et dont a témoigné une première évacuation.

Votre détermination tranche avec les circonlocutions et les contorsions que l'État multiplie depuis une quinzaine d'années.

M. Michel Savin. Oui !

M. François Bonhomme. Elle tranche également avec les atermoiements constatés, par le passé, à propos de bien d'autres projets contestés - je pense à Sivens ou à Notre-Dame-des-Landes. (Mme Raymonde Poncet Monge s'exclame.)

M. Stéphane Piednoir. Très bien !

M. François Bonhomme. Malheureusement, selon un scénario immuable, ces faux rebelles, qui montent aux arbres, au sens propre comme au sens figuré (Sourires sur les travées des groupes Les Républicains et UC.), pour contester tout projet, annoncent la sempiternelle « convergence des luttes » avec les opposants à l'A69, entre Castres et Toulouse. (M. Hussein Bourgi hoche la tête en signe d'approbation.)

Nous ne voulons plus de cette faiblesse chronique ni de ces faux-fuyants qui ont si souvent été l'antichambre du renoncement de l'État : renoncement face à ceux qui veulent, par la violence, imposer leurs vues à la majorité paisible et silencieuse et entraver la réalisation de projets majeurs pour notre pays. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC. - MM. Hussein Bourgi et Philippe Grosvalet applaudissent également.)

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