Question de Mme LERMYTTE Marie-Claude (Nord - Les Indépendants) publiée le 30/01/2025
Mme Marie-Claude Lermytte attire l'attention de M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins à propos de l'évolution de la formation des infirmiers.
Depuis, plusieurs années, les études dont celle de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), révèle que ces formations sont en perte de vitesse même si les effectifs augmentent. Publiée en décembre 2024, une étude de la Drees prévoit une augmentation de 37 % du nombre d'infirmiers entre 2021 et 2050 pour atteindre 821 000 postes. Malgré cette augmentation, les effectifs ne pourront pas couvrir tous les besoins en soins infirmiers qui devraient s'accroître de 50 % entre 2021 et 2050 notamment auprès des personnes âgées. Selon la Drees, «la hausse des besoins serait ainsi plus importante que celle du nombre d'infirmières : il faudrait 80 000 infirmières supplémentaires en 2050 par rapport à cette projection pour assurer la même couverture de besoins en soins qu'actuellement » (Études et résultats n°1319 du 5/12/2024).
Par ailleurs, la Drees révèle une augmentation de l'abandon des études en première année et sur l'ensemble de la scolarité. En 2021, 10 % des étudiants ont abandonné leurs études en première année alors qu'ils étaient trois fois moins en 2011 (3 %). Le taux d'abandon en deuxième et troisième année est resté également élevé : 7 % en deuxième année et 4 % en troisième année en 2021.
Sur l'ensemble de la scolarité de la promotion entrée en 2018, 14 % des étudiants ont abandonné leurs études, soit 3 points de plus que pour la promotion 2011(Études et résultats n°1266 du 11/5/2023). Les abandons sont plus importants chez les hommes.
Il existerait donc de plus en plus d'erreur d'orientation pour un métier qui ne s'improvise pas.
Or, depuis l'instauration de ParcourSup en 2018, un certain nombre d'épreuves a été modifié et notamment la suppression de l'entretien de motivation préalable à l'entrée en Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Cet entretien apparaît indispensable afin que le candidat puisse réellement mesurer les qualités inhérentes à l'exercice d'une profession aussi délicate.
Cette étape semblait dès lors déterminante pour évaluer la réelle motivation des candidats à une profession exigeant de nécessaires compétences sur le plan humain qu'un algorithme ne peut révéler.
Si cette suppression n'explique pas entièrement l'abandon des études, elle y contribue sans nul doute. C'est la raison pour laquelle elle lui demande s'il envisage de réintroduire cette épreuve.
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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins .
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