Question de M. CHASSEING Daniel (Corrèze - Les Indépendants) publiée le 23/01/2025
M. Daniel Chasseing attire l'attention de M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports au sujet de la situation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), et plus précisément sur le report de la livraison des 16 rames « Oxygène » à janvier 2027 et sur la suspension pendant 6 mois en journée de la circulation des trains entre Paris et Orléans.
Il est inacceptable de reporter une troisième fois la livraison des nouvelles rames, initialement prévue fin 2023 puis retardée à fin 2025 et s'apercevoir seulement au moment des essais que deux points fondamentaux pour le fonctionnement d'un train ne sont pas conformes, à savoir le moteur et les freins. Les passagers devront encore faire face pendant trois ans à des locomotives vétustes et des voitures Corail à bout de souffle, qui connaissent de nombreuses pannes.
S'agissant du trafic pour la réalisation de travaux au nord d'Orléans, il n'est pas nécessaire de l'interrompre totalement, il serait préférable de continuer à avoir des allers-retours, matin et soir. C'est un respect nécessaire vis-à-vis des usagers et des acteurs du tissu économique du territoire.
L'association « Urgence ligne POLT » offre différentes possibilités afin de compenser le report de la livraison ou la suppression des trains, comme : mettre en service sur la ligne POLT des TGV ; réduire le temps de trajet entre Paris et Limoges à 2 h 40 au lieu de 3 h 30 aujourd'hui pour deux trains quotidiens ; réaliser le chantier de nuit ou encore sur une seule voie laissant l'autre libre au trafic ; etc.
Il lui demande ainsi quelles solutions concrètes peut-il apporter sur la fabrication et sur l'absolue nécessité de livrer les rames en 2026, mais également sur la conduite des travaux afin de maintenir les circulations sur la ligne.
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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé de la ruralité publiée le 26/03/2025
Réponse apportée en séance publique le 25/03/2025
M. le président. La parole est à M. Daniel Chasseing, auteur de la question n° 261, adressée à M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.
M. Daniel Chasseing. Madame la ministre, ma question porte sur la situation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt), et plus précisément sur le report à janvier 2027 de la livraison des trains Oxygène. Alain Picard, directeur du constructeur ferroviaire, a fait savoir qu'il s'engageait à livrer un maximum de trains pour décembre 2026, et la totalité dans le courant de l'année 2027. Ces délais doivent absolument être respectés.
Pour l'association Urgence Ligne Polt et pour les élus, reporter une troisième fois la livraison des nouvelles rames, initialement prévue pour la fin de 2023 avant d'être retardée à la fin de 2025, est inacceptable. Sont mis en cause le moteur et les freins, non conformes au moment des essais.
Les passagers devront donc encore subir, pendant trois ans, des locomotives de plus de 40 ans et des voitures Corail à bout de souffle, qui connaissent de nombreuses pannes, malgré le travail sérieux des cheminots.
S'agissant du trafic, pendant la réalisation de travaux au nord d'Orléans, il était absolument nécessaire de maintenir les allers-retours du matin et du soir, dans le respect de l'économie des territoires et des usagers. En effet, cette ligne ferroviaire, stratégique, dessert 4 régions, 32 départements et 5 millions d'usagers potentiels.
Au coeur de la ligne se situe, à Brive-la-Gaillarde, une étoile ferroviaire stratégique pour les départements de la Corrèze, du Lot, de la Dordogne, du Cantal et de l'Aveyron. Elle doit être protégée.
Madame la ministre, il est essentiel d'écouter et de prendre en compte la voix des territoires ruraux, des villes moyennes et des entreprises. Quelles solutions concrètes pouvez-vous nous apporter afin de garantir la livraison des nouvelles rames d'ici à la fin de l'année 2026, ainsi que l'achèvement des travaux de rénovation à cette date ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Françoise Gatel, ministre déléguée auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargée de la ruralité. Monsieur le sénateur Daniel Chasseing, je sais votre attachement au sujet extrêmement important du désenclavement des territoires, ainsi qu'à cette ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, qui est essentielle.
Vous l'avez rappelé : des investissements considérables sont en cours, à hauteur de 2,4 milliards d'euros. Des travaux ont lieu sur les infrastructures, à la fois pour assurer la pérennité de la ligne et pour permettre des gains en temps. Ainsi, à partir de décembre 2027, les trains les plus rapides relieront Paris à Limoges en 2 heures 52.
Certes, la livraison des matériels soulève quelques interrogations. Cependant, le ministre Philippe Tabarot suit ce sujet très attentivement. Entre août 2025 et janvier 2026, dans le cadre d'une grande opération de travaux au nord d'Orléans, sept allers-retours sur dix seront maintenus, préservant ainsi l'essentiel du trafic. Le transport de nuit est également sauvegardé.
Toutefois, sur ces retards d'approvisionnement, Marc Ferracci, ministre chargé de l'industrie et de l'énergie, et Philippe Tabarot ont commandité un audit sur la filière ferroviaire, dont les conclusions nous éclaireront - rapidement, nous l'espérons - sur les mesures à prendre pour agir sur les raisons à l'origine des retards de livraison, tout en renforçant la souveraineté industrielle de la France.
M. le président. La parole est à M. Daniel Chasseing, pour la réplique.
M. Daniel Chasseing. Le temps de parcours entre Brive et Paris, en 1983, était de 3 heures 50. En 2025, il atteint 4 heures 40. La réhabilitation de cette ligne Polt, colonne vertébrale de 32 départements, ne doit pas subir de retards.
Son état, vétuste après des années sans maintenance ni renouvellement, a eu des conséquences très néfastes pour les usagers, ainsi que pour l'économie de nos territoires.
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