Question de M. SZCZUREK Christopher (Pas-de-Calais - NI) publiée le 19/12/2024

M. Christopher Szczurek attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la pénurie persistante de médecins dans les zones rurales et les nombreux blocages administratifs qui empêchent l'organisation de l'activité des médecins retraités désireux d'exercer dans ces territoires en difficulté.

Aujourd'hui, près de 80 % du territoire français est considéré comme un désert médical. Cette situation critique touche particulièrement les communes rurales, notamment dans le département du Pas-de-Calais, où de nombreux habitants, parmi lesquels une proportion importante de personnes âgées, se retrouvent sans accès local à un médecin généraliste.

Les agences régionales de santé (ARS) disposent de moyens administratifs et financiers pour promouvoir l'installation et le maintien en activité de professionnels de santé dans les territoires. En collaboration avec les communes, qui mobilisent des ressources souvent très limitées pour développer des dispositifs tels que le salariat de médecins, l'ARS a la responsabilité de soutenir ces initiatives. Cela permet de garantir un accès à des soins de proximité pour les populations et de réduire la pression sur les services hospitaliers, eux-mêmes confrontés à de graves difficultés.

Or, dans le village de Nordausques, deux médecins retraités, soucieux de soutenir une population durement frappée par l'absence de professionnels de santé, se sont portés volontaires pour reprendre leur activité. Ce projet, porté par des élus locaux et plébiscité par les habitants, se trouve bloqué par une décision de l'ARS des Hauts-de-France. Bien que ces médecins soient salariés par le centre hospitalier régional de Saint-Omer (CHRSO) de Helfaut et que ce dispositif ait fait ses preuves dans d'autres communes du Calaisis, l'ARS a opposé un refus à cette initiative, invoquant un coût financier jugé excessif.

Les élus du village souhaitaient porter cette solution pour pallier le grave manque de médecins dans le territoire. Un tel dispositif doit prendre fin courant 2025 avec l'arrivée de deux nouveaux médecins sur le territoire. Alors que les élus se démènent pour conserver une offre de santé minimale dans leurs territoires et que des solutions concrètes sont trouvées, il est profondément anormal que les structures administratives comme l'ARS des Hauts-de-France bloquent la mise en place de ce projet, temporaire et peu coûteux. D'autant plus que des lieux dédiés sont déjà mis à disposition dans des villages voisins, où une maison de santé est prête à accueillir les praticiens.

Il lui demande qu'elle précise et appuie la demande des élus et des habitants sur la mise en place de ce dispositif temporaire permettant un accès renouvelé pour les professionnels de santé dans un territoire en si criant besoin ainsi qu'elle porte une réforme profonde des ARS, structures lourdes et technocratiques bloquant bien souvent les initiatives locales par des décisions comptables et difficiles à comprendre.

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En attente de réponse du Ministère de la santé et de l'accès aux soins.

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