Question de M. VALLET Mickaël (Charente-Maritime - SER) publiée le 05/12/2024
M. Mickaël Vallet attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation extrêmement préoccupante de Mme Maryia Kalesnikava, militante politique bélarusse emprisonnée arbitrairement.
Maryia Kalesnikava, membre éminente du Conseil de coordination de l'opposition démocratique au Bélarus et lauréate du Prix Sakharov 2020 attribué par le Parlement européen, est incarcérée depuis quatre ans pour son rôle dans les manifestations pacifiques ayant suivi l'élection présidentielle de 2020 dont notre pays, à raison, ne reconnait pas le résultat annoncé par le pouvoir.
Depuis plus de 500 jours, elle est détenue au secret, privée de tout contact avec sa famille, ses avocats ou ses proches, y compris des appels téléphoniques ou lettres. Ces restrictions s'ajoutent à des conditions de détention particulièrement alarmantes : elle souffre de graves problèmes de santé et ne reçoit pas les soins médicaux nécessaires, selon des sources confidentielles. Sa famille est sans nouvelle d'elle depuis février 2023.
Cette situation a été dénoncée par Amnesty International, qui la considère comme une prisonnière d'opinion, et par le Parlement européen dans sa résolution du 19 septembre 2024 sur la situation des prisonniers politiques au Bélarus.
En tant que membre actif du Conseil de coordination, Mme Kalesnikava incarne les aspirations démocratiques du peuple bélarusse, auxquelles la France a apporté son soutien à de multiples reprises. Sa détention arbitraire et ses conditions inhumaines sont une atteinte flagrante aux droits humains fondamentaux et à la dignité humaine.
Aussi, il lui demande quelles démarches diplomatiques le Gouvernement entend entreprendre, tant au niveau européen que bilatéral, pour obtenir la libération immédiate et sans condition de Mme Kalesnikava. Il lui demande également d'intervenir auprès des autorités biélorusses pour garantir que, dans l'attente de cette libération, elle ne soit plus détenue au secret et puisse bénéficier des soins médicaux nécessaires à la préservation de sa santé.
Il souhaite enfin être informé des actions entreprises par le Gouvernement pour défendre les droits des prisonniers politiques au Bélarus et soutenir l'opposition démocratique face à un régime autoritaire.
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Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères
Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 13/03/2025
La France appelle régulièrement les autorités biélorusses à libérer immédiatement et sans conditions tous les prisonniers politiques, notamment les figures majeures des contestations de 2020, dont fait partie Maria Kolesnikova. Préoccupée par la situation de cette dernière - détenue incommunicado durant un an et demi - et par son état de santé, ainsi que par le sort similaire d'autres prisonniers politiques, la France a exhorté à plusieurs reprises les autorités biélorusses à permettre aux prisonniers qui en sont privés de pouvoir à nouveau communiquer avec leur famille et à ceux qui en ont besoin de pouvoir accéder sans attendre aux soins médicaux appropriés. Depuis juillet 2024, Alexandre Loukachenko a gracié un peu plus de 200 prisonniers politiques et la France a appelé les autorités biélorusses à poursuivre ce processus et à se conformer à leurs obligations internationales. Le 12 novembre, Maria Kolesnikova a été autorisée à recevoir la visite de son père, Alexandre Kolesnikov. Selon les informations dont nous disposons, l'état de santé de Maria Kolesnikova s'est amélioré. Elle a pu, ces derniers mois, passer un examen médical et bénéficier d'un régime alimentaire varié et d'un traitement médical. Sa santé psychique semble également bonne malgré son isolement. Sa détermination et ses convictions restent intactes. La France sera attentive aux suites qui seront données à cette visite et espère que Maria Kolesnikova pourra désormais communiquer avec ses proches de façon régulière. Nous continuons par ailleurs à soutenir les aspirations démocratiques du peuple biélorusse, à la fois au sein de l'Union européenne - un nouveau paquet de sanctions visant 26 individus responsables de violations des droits de l'Homme (principalement des juges et directeurs de prisons) a été adopté le 16 décembre 2024 - et de toutes les organisations internationales pertinentes. Le Groupe des amis de la Biélorussie démocratique, créé à l'initiative de la France au sein de l'OSCE, est à cet égard particulièrement actif et entretient des liens étroits avec les forces démocratiques en exil. A titre bilatéral, nous avons également des contacts réguliers avec les représentants de l'opposition. Enfin, nous poursuivons notre soutien à la société civile autour de deux axes : les médias indépendants et la formation des futures élites. La France demeure solidaire du peuple biélorusse et de son combat en faveur de la démocratie.
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