Question de Mme BERTHET Martine (Savoie - Les Républicains) publiée le 19/12/2024
Mme Martine Berthet attire l'attention de M. le Premier ministre sur la disparition des trains de nuit dans les territoires, en particulier de la ligne Paris-Bourg-Saint-Maurice, suspendue en octobre 2016.
Cette suppression pèse sur l'accessibilité des régions de montagne. Les liaisons en TGV sont souvent saturées, plus encore durant les périodes de vacances. Elles affichent par ailleurs des tarifs de plus en plus dissuasifs, rendant ces destinations difficilement accessibles pour de nombreux usagers.
Alors que la Savoie se prépare à accueillir les Jeux olympiques d'hiver des Alpes françaises en 2030, il est essentiel de mettre en place une offre ferroviaire adaptée, durable et performante. Selon une étude récente de l'association nationale des maires des stations de montagne, 89 % des Français privilégient encore la voiture pour se rendre en montagne. À l'heure où le monde attend de la France une organisation des Jeux olympiques exemplaire, respectueuse de l'environnement et à faible empreinte carbone, les territoires de montagne ne peuvent pas rester dépendants du transport routier et aérien, responsables de plus de 60 % de leurs émissions de gaz à effet de serre. La relance des trains de nuit constitue une alternative crédible et indispensable pour répondre à cet enjeu.
Par ailleurs, cette relance porterait également une dynamique économique importante pour le tourisme hivernal et estival. Elle répondrait aux attentes des familles et des jeunes citadins, qui souhaitent s'évader des grandes métropoles pour profiter d'un week-end en montagne, de manière accessible et sans perte de temps.
Enfin, cet objectif s'inscrit pleinement dans les ambitions présidentielles de 2020, qui visaient l'ouverture d'une dizaine de lignes de trains de nuit d'ici 2030, et dans la continuité des engagements pris par des Gouvernements successifs.
Face à ces enjeux écologiques et économiques, la réouverture de la ligne Paris-Bourg-Saint-Maurice semble incontournable. Aussi, elle demande au Gouvernement si la desserte par les trains de nuit, de nos territoires de montagne, sera relancée dans des délais raisonnables avant les Jeux olympiques de 2030.
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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports
Réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 15/01/2025
Réponse apportée en séance publique le 14/01/2025
M. le président. La parole est à Mme Martine Berthet, auteure de la question n° 242, transmise à M. le ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.
Mme Martine Berthet. Monsieur le ministre, je souhaite attirer votre attention sur la reprise des trains de nuit dans nos territoires, en particulier de la ligne Paris-Bourg-Saint-Maurice suspendue en octobre 2016.
Cette suppression pèse sur l'accessibilité de nos régions de montagne. Les liaisons TGV sont souvent saturées, plus encore durant les périodes de vacances. Elles affichent par ailleurs des tarifs de plus en plus dissuasifs, rendant ces destinations difficilement accessibles pour de nombreux usagers.
Alors que la Savoie se prépare à accueillir les jeux Olympiques d'hiver des Alpes françaises en 2030, il est essentiel de mettre en place une offre ferroviaire adaptée, durable et performante. Selon une étude récente de l'Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), 89 % des Français privilégient encore la voiture pour se rendre dans ces lieux de vacances.
Alors que nos administrés attendent de la France une organisation de jeux Olympiques exemplaire, respectueuse de l'environnement et à faible empreinte carbone, les territoires de montagne ne peuvent rester dépendants du transport routier et aérien, responsables de plus de 60 % des émissions de gaz à effet de serre. La relance des trains de nuit constitue une réponse alternative crédible et indispensable.
Par ailleurs, cette relance serait source d'une dynamique économique importante pour le tourisme d'hiver comme d'été. Elle répondrait aux attentes des familles et des jeunes citadins qui souhaitent pouvoir s'évader aisément des grandes métropoles pour profiter d'un week-end à la montagne.
Enfin, cet objectif s'inscrit pleinement dans les ambitions présidentielles de 2020 qui visaient à ouvrir une dizaine de lignes de trains de nuit d'ici à 2030 et qui ont commencé à se concrétiser à travers un certain nombre d'engagements pris par les gouvernements successifs.
Face à ces enjeux écologiques et économiques, la réouverture de la ligne Paris-Bourg-Saint-Maurice semble incontournable.
Aussi, monsieur le ministre, pouvez-vous nous indiquer si la desserte par les trains de nuit de nos territoires de montagne sera relancée dans des délais raisonnables, et avant les jeux Olympiques de 2030 ?
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Philippe Tabarot, ministre auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports. Madame la sénatrice, chère Martine Berthet, l'État accompagne la relance des trains de nuit depuis quelques années maintenant.
Pour ce faire, nous avons besoin d'investissements sur les infrastructures et sur le matériel roulant, ce qui suppose du temps et de l'argent. Cette relance relève de la responsabilité de l'État compte tenu de la nature de ces lignes, qui relient plusieurs régions entre elles.
Nous avons aujourd'hui cinq lignes de nuit, ce qui place la France parmi les pays ayant le plus développé cette offre de transport en Europe, en dehors des pays de l'Est du continent - Roumanie, Pologne, Hongrie, Autriche -, traditionnellement plus portés sur cette façon de voyager.
Dans le cadre de la desserte des futurs sites de la compétition des jeux Olympiques d'hiver 2030, les lignes Paris-Briançon et Paris-Nice feront l'objet d'une attention toute particulière.
Une procédure de renouvellement du matériel sera lancée prochainement et concernera en premier lieu, d'ici au début des années 2030, les lignes de nuit déjà existantes et les lignes actuellement suspendues du fait de travaux, soit environ 180 voitures et près de 30 locomotives.
Le montant de l'investissement pour le renouvellement de ce matériel roulant devrait être important, malgré la contrainte budgétaire actuelle. Une extension ultérieure à d'autres lignes, dont celle que vous venez d'évoquer, pourra être étudiée, mais elle sera peut-être limitée par la saturation des installations de maintenance.
À moyen terme, je souhaite que des réflexions et débats puissent avoir lieu sur la poursuite du développement du réseau des trains de nuit.
Je profite de l'occasion pour vous annoncer officiellement que le chantier de la Maurienne, en cours depuis maintenant un certain nombre de mois, sera très probablement livré aux alentours du mois de mars. C'est une très bonne nouvelle pour votre département, madame la sénatrice, et je sais combien ce dossier vous tient à coeur.
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