Question de M. BASQUIN Alexandre (Nord - CRCE-K) publiée le 21/11/2024

M. Alexandre Basquin attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités, de l'autonomie et de l'égalité entre les femmes et les hommes, chargée de la famille et de la petite enfance sur la crise que traverse l'aide sociale à l'enfance.
Maltraitances physiques, humiliations, menaces... Le procès qui vient d'avoir lieu à Châteauroux a mis en lumière une situation inacceptable.
Des dizaines d'enfants du Nord, placés par l'aide sociale à l'enfance, ont subi des violences de toutes sortes, pendant sept ans, dans des familles n'ayant pas d'agrément.
Ce procès a mis en lumière un système qui s'effondre : celui de la protection de l'enfance.
Dès 2018, les juges des enfants du tribunal de Bobigny ont lancé un cri d'alarme : 900 de leurs mesures étaient en attente. Dans le Nord, département qui compte le plus d'enfants placés en France, les travailleurs sociaux évoquent une crise sans précédent. Les témoignages effarants se multiplient.
On parle d'enfants qui dorment sur des canapés dans les foyers, de familles qui accueillent plus de jeunes qu'elles n'ont de places pour « rendre service », d'enfants forcés de rester chez eux malgré les violences. Les représentants syndicaux s'alarment de ce « cauchemar ». Tous les acteurs réclament des moyens au niveau national afin que cette violence institutionnelle s'arrête.
Or, aujourd'hui la crise continue de s'amplifier. Et tous les acteurs de la protection de l'enfance sont touchés.
Selon le syndicat de la magistrature, 3 300 mesures prises par les juges des enfants étaient non exécutées en France en 2023. Les structures manquent toujours de places, de professionnels, le nombre de familles d'accueil diminue à toute vitesse et tout le pays est concerné.
Cette crise a de lourdes conséquences. Aujourd'hui, les enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance ont malheureusement trois fois plus de risque de suicide. Ils ont quatre fois plus de risque d'être déscolarisés, sont surreprésentés en milieu carcéral, dans les conduites prostitutionnelles et sont davantage concernés par les problématiques de santé mentale. Enfin, un quart des sans-abris est issu de l'aide sociale à l'enfance.
Alors que nous devons santé, sécurité, soins et conditions de vie épanouissantes à ces enfants, la France ne les protège pas.
Ainsi, face à cette crise et à ses conséquences effroyables, il lui demande quels moyens le Gouvernement compte débloquer en urgence pour que l'aide sociale à l'enfance puisse réellement protéger les enfants dont elle a la charge.

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Transmise au Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles


En attente de réponse du Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles.

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