Question de M. RUELLE Jean-Luc (Français établis hors de France - Les Républicains-R) publiée le 07/11/2024

M. Jean-Luc Ruelle appelle l'attention de M. le ministre des armées et des anciens combattants sur la situation des cimetières militaires français dans les anciennes zones d'influence française.
Près de 230 000 soldats morts pour la France et des membres de personnel de l'armée décédés lors de station en caserne locale sont inhumés dans près de 1000 cimetières et carrés militaires à l'étranger, répartis dans 80 pays. Ces cimetières administrés par le Souvenir Français jusqu'à l'ère des décolonisations de la seconde moitié du vingtième siècle ont été pris en charge par les militaires et les attachés de défense, à l'occasion de rénovations ponctuelles. Toutefois, l'absence de personnels militaires français dans nombre de pays et la réduction progressive des effectifs militaires en Afrique conduit à un manque d'entretien des cimetières et des tombes, désormais à l'abandon. Les monuments mémoriels français, les plaques apposées au cours des années de présence français et les stèles érigées en hommage aux soldats disparaissent peu à peu. Face à ce constat alarmant, il l'interroge sur les moyens mis en oeuvre à la fois pour évaluer l'état de ces cimetières et les réparations nécessaires ainsi que pour en garantir un entretien régulier. Il suggère que le Souvenir Français - qui renouvelle progressivement ses délégations générales en Afrique - assurer la continuité dans la conservation de ces lieux de mémoire.

- page 4300

Transmise au Ministère délégué auprès du ministre des armées, chargé de la mémoire et des anciens combattants


Réponse du Ministère délégué auprès du ministre des armées, chargé de la mémoire et des anciens combattants publiée le 06/03/2025

Près de 320 000 sépultures françaises de soldats morts au service de la France sont recensées à l'étranger et réparties dans environ 1 000 sites et près de 90 pays. Le ministère des armées en assure la conservation à perpétuité. Il s'agit de sépultures liées aux conflits du XXe siècle (Première et Seconde Guerres mondiales, guerre de Corée, guerre d'Indochine, guerres en Afrique du Nord et plus récemment, soldats tombés dans le cadre d'opérations extérieures) mais également aux guerres du XIXe siècle auxquelles la France a pris part (guerres napoléoniennes, guerre de Crimée, guerre de 1870 etc.). Le ministère assure aussi la sauvegarde des sépultures des militaires morts en service hors guerre, dites "tombes de garnison". Ces missions sont pilotées par la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA). En Algérie et au Maroc, l'entretien et la restauration des tombes relèvent de l'Office national des combattants et des victimes de guerre. Dans les autres pays, ces actions relèvent des attachés de défense et des postes diplomatiques. À leur prise de poste, les attachés de défense reçoivent une lettre de mission fixant les directives du ministère pour l'application de la politique de mémoire et la politique de conservation du patrimoine mémoriel militaire français, ce qui recouvre l'entretien, la restauration et la valorisation des sépultures, mais également l'inventaire des sites et le diagnostic de leur état, le rapprochement avec les acteurs mémoriels locaux et le développement d'actions de mémoire partagée, outil utile de la diplomatie française dans de nombreux pays. Le ministère alloue chaque année une enveloppe de près de deux millions d'euros pour conduire cette politique mémorielle et de conservation. Les sépultures connues sont entretenues avec soin. Dans près de soixante pays, sur la base du travail réalisé par les missions de défense et la DMCA, une programmations est élaborée et notifiée aux ambassades ; les attachés de défense assurent localement le bon emploi des crédits et le suivi des travaux d'entretien et de restauration. Dans les trente autres pays, le ministère assure une veille via les postes diplomatiques en lien avec les autorités locales, voire des associations locales ou françaises coemme le Souvenir Français. Il arrive de découvrir des sépultures inconnues en mauvais état : des recherches historiques sont lancées et le ministère met en place les crédits nécessaires à leur restauration. Ce fut récemment le cas pour des tombes de militaires français inhumés dans le cimetière de Pula en Croatie. Hors nécropoles et carrés militaires, la création et l'entretien des plaques et mémoriaux à l'étranger ne relèvent pas des compétences du ministère. Il arrive toutefois que cle ministère accompagne certains projets au titre de la mémoire partagée et s'appuie en cas de besoin sur les associations locales. Le ministère promeut auprès des missions de défense la collaboration avec toutes les associations locales engagées sur les questions mémorielles pour préserver le patrimoine militaire français où qu'il soit.

- page 993

Page mise à jour le