Question de Mme CORBIÈRE NAMINZO Evelyne (La Réunion - CRCE-K) publiée le 07/11/2024

Mme Evelyne Corbière Naminzo attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargé des transports sur le projet de hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, et l'impact de cette hausse sur les citoyens ultramarins.

Cette hausse de la taxe de solidarité aurait un impact direct sur le prix des billets d'avion. Elle ferait passer de 2,63 à 9,50 euros en classe économique et de 20,27 à 30 euros en classe affaires le montant de la taxe de solidarité sur les billets d'avion pour un vol entre l'hexagone et La Réunion à compter de janvier 2025.

L'industrie aéronautique s'est inquiétée des répercussions que pourrait avoir cette hausse sur le tourisme et la mobilité. Le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) a exprimé son opposition à cette taxe, craignant des répercussions négatives sur l'attractivité touristique de la France, et redoutant un éventuel ralentissement de la réindustrialisation du secteur.

Par dessus-tout, cette hausse aurait un fort impact sur les mobilités des ultramarins. Elle aggraverait encore la fracture territoriale entre les habitants des départements et régions d'outre-mer (DROM), souvent privés d'alternative de transport, et la France hexagonale.

En effet, cette hausse intervient dans un contexte où les prix des billets d'avion entre l'hexagone et les outre-mer sont excessivement chers, et où la problématique du pouvoir d'achat est vive dans tous les territoires d'outre-mer.

Ainsi, plusieurs associations, comme « Ultramarins debout » ou le groupe « Billet trop cher », ont été créées pour dénoncer l'explosion des prix des billets d'avion effectuant des liaisons entre l'hexagone et les outre-mer. En toile de fond, 900 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté dans les outre-mer. La moyenne nationale du produit intérieur brut (PIB) par habitant est de 38 775 euros sur le territoire national, contre 11 579 euros à Mayotte, 15 656 euros en Guyane, 23 200 euros en Guadeloupe, 24 663 euros à La Réunion et 25 903 euros en Martinique.

En conséquence, la mobilité des citoyens ultramarins s'en trouve fortement réduite. Nombre d'entre eux sont obligés de s'endetter pour payer un billet d'avion. Le lien familial est souvent coupé entre les membres de la famille vivant dans les outre-mer et ceux vivant dans l'hexagone. Cette problématique est d'autant plus vive pour les étudiants ultra-marins étudiant dans l'hexagone, pour qui il est extrêmement compliqué de rentrer voir leur famille pendant les vacances scolaires, période durant laquelle le prix de billet d'avion augmente très fortement, allant parfois jusqu'à tripler.

Alors que de nombreux citoyens ultra marins doivent réaliser des sacrifices financiers importants et des privations matérielles au quotidien, cette augmentation du prix des billets d'avion les pousserait à se priver également de trajets entre leur département et l'hexagone.

Au nom de la continuité territoriale, et de la nécessité de rendre possible la mobilité des citoyens vivant dans les territoires d'outre-mer, Mme la Sénatrice demande donc au Gouvernement de bien vouloir être attentif à la nécessité d'exclure de cette hausse les territoires ultramarins.

- page 4336

Transmise au Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports


En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'aménagement du territoire et de la décentralisation, chargé des transports.

Page mise à jour le