Question de Mme PAOLI-GAGIN Vanina (Aube - Les Indépendants) publiée le 28/11/2024
Question posée en séance publique le 27/11/2024
Mme la présidente. La parole est à Mme Vanina Paoli-Gagin, pour le groupe Les Indépendants - République et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
Mme Vanina Paoli-Gagin. Le Coq Sportif vient d'être placé en redressement judiciaire. C'est un coup de tonnerre !
Ça l'est d'abord pour les 330 salariés dont les emplois sont menacés et qui veulent continuer à travailler - des centaines d'emplois indirects pourraient aussi être en danger.
Ça l'est ensuite pour l'Aube, où la désindustrialisation a fait tant de mal. Le mythe funeste d'une France sans usines a laissé des plaies béantes, que nous tentons de soigner en conservant nos fleurons sur les territoires, notamment dans le domaine du textile.
Enfin, pour la France, le Coq Sportif est une marque iconique. Elle a brillé aux yeux du monde entier lors des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, et nos athlètes ont accompli leurs exploits en arborant le fameux coq tricolore.
Cependant, monsieur le ministre, les nuées s'accumulaient déjà à l'horizon depuis bien longtemps.
Ainsi, en octobre, l'entreprise annonçait déjà chercher des solutions de financement. Les mauvais résultats de l'an passé se sont malheureusement confirmés au premier trimestre 2024.
De façon plus globale, le vent mauvais des fermetures d'usines souffle sur le pays. Il faut poursuivre la dynamique de réindustrialisation dans laquelle le Coq s'est inscrit, y compris en rapatriant son centre de recherche et développement (R&D) en France, non seulement en ouvrant de nouvelles usines, mais aussi en trouvant des solutions de financement et de reprise adaptées.
Nous l'avons fait à Romilly, dans la ville du Coq Sportif, grâce au groupe Rebirth, qui vient de reprendre l'usine Cycleurope.
Monsieur le ministre, ma question est simple : quel est le plan d'action du Gouvernement pour soutenir le Coq Sportif et préserver notre outil industriel et nos savoir-faire ? L'entreprise compte sur l'élan des jeux Olympiques pour se relancer ; j'espère que la France pourra compter sur le Coq pour poursuivre sa dynamique de réindustrialisation. (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 28/11/2024
Réponse apportée en séance publique le 27/11/2024
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Antoine Armand, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Madame la sénatrice Paoli-Gagin, je vous remercie de votre question et de votre engagement en faveur de l'industrie dans votre territoire de l'Aube. Vous l'avez rappelé, ce département a été éprouvé durement, ces dernières décennies, par plusieurs vagues de désindustrialisation.
Même si, depuis 2016, ce pays crée plus d'emplois industriels qu'il n'en perd, cela n'empêche pas des situations extraordinairement difficiles, comme celle du Coq Sportif.
Cette marque absolument emblématique, comme vous l'avez rappelé, a brillé pendant les jeux Olympiques et Paralympiques. L'entreprise emploie 350 personnes en France sur un total de 410 dans le monde.
Sachez que, sur le plan financier, l'État a été au rendez-vous, d'abord sous la forme d'un prêt garanti par l'État de 10 millions d'euros en 2023, puis par l'intermédiaire d'un prêt du fonds de développement économique et social en 2024, que vous avez contribué à solliciter au niveau du territoire, madame la sénatrice, ce dont nous vous remercions.
Malheureusement, même la période des jeux Olympiques et Paralympiques n'a pas permis à l'entreprise de connaître un sursaut. En septembre, elle a donc demandé l'ouverture d'une procédure collective pour accompagner les salariés dans un nouveau cadre plus sécurisé.
Je tiens, au nom du Gouvernement, à redire la mobilisation totale qui est la nôtre pour trouver toutes les solutions, qu'il s'agisse de chercher de possibles repreneurs ou de sécuriser les compétences. En effet, un emploi industriel est davantage qu'un emploi industriel, car il en résulte des emplois de services et de proximité dans les territoires qui en ont besoin.
Bien sûr, si cela ne suffisait pas, il reste l'accompagnement personnalisé de chaque salarié, soyez-en assurée ! (Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.)
Mme la présidente. La parole est à Mme Vanina Paoli-Gagin, pour la réplique.
Mme Vanina Paoli-Gagin. Je vous remercie de ces actions concrètes, monsieur le ministre. Nous veillerons à ce qu'elles se traduisent sur le terrain.
Je signale que le Premier ministre a évoqué la possible création d'un livret d'épargne dédié à l'industrie. En 2021, notre groupe Les Indépendants - République et Territoires a soutenu une proposition de loi en ce sens - j'en étais l'auteur. Il faut effectivement drainer l'épargne des Français pour financer le tissu industriel sur notre territoire. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP. - M. Franck Menonville applaudit également.)
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