Question de Mme de CIDRAC Marta (Yvelines - Les Républicains) publiée le 21/11/2024
Question posée en séance publique le 20/11/2024
M. le président. La parole est à Mme Marta de Cidrac, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Marta de Cidrac. Ma question porte sur la fragilisation des services dans nos territoires.
En l'occurrence, je souhaite évoquer non pas les inégalités territoriales d'accès aux soins, sujet sur lequel notre collègue Bruno Rojouan a remis dernièrement un rapport contenant trente-huit recommandations, mais les maternités.
Année après année, inexorablement, nos maternités en France ferment. Aujourd'hui, leur nombre a baissé de plus de 40 %. On s'est d'abord attaqué à la ruralité, en prétendant que c'était lié à la désertification. On a aussi dit qu'il fallait concentrer l'offre de soins en fermant de petites maternités. On a encore invoqué le manque de rentabilité des maternités du fait du nombre des naissances. C'est certain, les bonnes raisons ne manquent pas...
Mais les indicateurs ont continué de baisser, et la France a continué de reculer au classement européen. Mortinatalité spontanée et mortalité infantile sont en progression dans notre pays. La France se place au vingt-deuxième rang européen sur trente-quatre pays en termes de prise en charge des naissances.
Je ne suis pas seule à le dire. Les rapports s'empilent, tous plus alarmants les uns que les autres. Il suffit de lire le dernier rapport de la Cour des comptes sur le sujet.
Doit-on se résoudre à laisser nos soeurs, nos filles et nos petites-filles craindre, et même redouter, l'arrivée de leurs enfants ?
Madame la ministre, que répondez-vous à celles qui n'auront plus la certitude de pouvoir accoucher en toute sécurité dans notre pays en 2024 et en 2025 ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - M. Michel Laugier applaudit également.)
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Réponse du Ministère de la santé et de l'accès aux soins publiée le 21/11/2024
Réponse apportée en séance publique le 20/11/2024
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins.
Mme Geneviève Darrieussecq, ministre de la santé et de l'accès aux soins. Mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice de Cidrac, la question que vous posez est évidemment essentielle.
Nous devons continuer à repenser nos structures d'accueil pour la santé périnatale et il est urgent de nous consacrer à l'amélioration de celle-ci ; je compte vraiment en faire une priorité.
Vous le savez, les maternités ne peuvent fonctionner qu'en toute sécurité, c'est-à-dire à condition qu'il y ait suffisamment de gynéco-obstétriciens, d'anesthésistes ou encore de sages-femmes pour assurer la sécurité des parturientes. C'est absolument essentiel. (Mme Émilienne Poumirol s'exclame.)
Quand de petites maternités ferment parce qu'elles n'ont pas les ressources humaines pour assurer cette sécurité, il ne faut pas laisser la place vide. Il faut créer une unité pour assurer le suivi des grossesses, accueillir les futures mères et les futurs pères, effectuer le travail de prévention inhérent à la périnatalité et donner des conseils dans la recherche du lieu d'accouchement.
Je salue le travail des sénatrices Jacquemet et Guillotin, qui ont remis un rapport très argumenté sur la santé périnatale. J'irai dans le sens de leurs conclusions. Nous devons continuer à avancer pour assurer un maillage territorial à la fois sécurisant, efficace et suffisant pour garantir d'excellentes conditions de prise en charge aux papas, aux mamans et aux enfants. (M. François Patriat applaudit.)
Mme Florence Lassarade. Et les pédiatres ?
M. le président. La parole est à Mme Marta de Cidrac, pour la réplique.
Mme Marta de Cidrac. Madame la ministre, j'entends vos arguments. Ils sont souvent avancés dans le débat public, et ils ne sont pas dénués de fondement.
Pour autant, j'aimerais vous alerter sur un dossier dont vous avez, je crois, déjà connaissance. À Saint-Germain-en-Laye, notre maternité fermera au 1er janvier 2025. Et cela a été annoncé à M. le maire par un simple coup de téléphone voilà quelques jours ! Il vous a d'ailleurs écrit pour protester contre cette décision inique, brutale et unilatérale, qui s'inscrit dans les orientations de l'agence régionale de santé.
Il est tout de même étonnant que les maires ne soient pas informés en amont. C'est, hélas ! trop souvent le cas en France.
M. le président. Il faut conclure.
Mme Marta de Cidrac. Madame la ministre, nous comptons vraiment sur votre soutien pour nous aider à trouver une solution : beaucoup de mamans ne savent pas encore où elles vont accoucher. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. - M. Michel Laugier applaudit également.)
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