Question de M. BRUYEN Christian (Marne - Les Républicains-A) publiée le 21/11/2024

Question posée en séance publique le 20/11/2024

M. le président. La parole est à M. Christian Bruyen, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Christian Bruyen. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargé des transports. Elle a trait à l'embolie croissante des plateformes aéroportuaires franciliennes. Toutes les études faisant état d'une hausse inéluctable du transport aérien, nous ne pouvons pas ne pas réagir !

Au demeurant, des solutions sont là : des aéroports peu éloignés de Paris ont la capacité d'accueillir une part du trafic.

Ce qui est reproché aujourd'hui, ce sont des nuisances sonores grandissantes, une saturation du réseau routier, notamment du fait des poids lourds, ainsi qu'un impact atmosphérique bien trop concentré.

Les avions de fret tout cargo sont des pourvoyeurs notoires de ces agressions inacceptables. Or il existe un aéroport dédié à ce type de trafic : celui de Paris-Vatry, dans la Marne, à moins de deux heures de Paris. C'est une infrastructure remarquable - la direction générale de l'aviation civile (DGAC) ne me démentira pas -, de surcroît située sur un territoire de très faible densité.

Je prends cet exemple non pas pour déplacer le problème, mais afin d'organiser la répartition des vols et, ainsi, de ne pas dépasser le seuil d'acceptabilité des populations concernées.

Les opérateurs terrestres ne s'en plaindront pas, tant certains se sentent « maltraités », en termes d'immobilisation au sol du fait de l'engorgement des plateformes franciliennes.

En outre, est-il acceptable que du fret français soit traité à l'étranger et doive venir par camion sur nos routes, avec les conséquences environnementales que l'on peut imaginer ?

Monsieur le ministre, serez-vous celui qui prendra enfin les décisions qui s'imposent ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC. - M. Marc Laménie applaudit également.)

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Réponse du Ministère délégué auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargé des transports publiée le 21/11/2024

Réponse apportée en séance publique le 20/11/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports.

M. François Durovray, ministre délégué auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargé des transports. Mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Christian Bruyen, j'aimerais tout d'abord saluer l'engagement ancien, entier et constant qui est le vôtre en faveur de l'avenir de l'aéroport de Paris-Vatry.

Je suis particulièrement sensible à la question de la réduction des nuisances liées aux aéroports franciliens. C'est dans cet esprit que je travaille pour l'avenir de l'aéroport de Paris-Vatry, qui est un atout pour la France, à double titre.

D'une part, cet aéroport offre des conditions idéales, avec une piste très longue, de près de quatre kilomètres, des conditions d'exploitation assez libres compte tenu de l'absence de population à proximité et des coûts d'exploitation faibles.

D'autre part, il permet de répondre à un enjeu important pour notre pays, celui du trafic et du transport des marchandises. Comme vous le savez, nous avons beaucoup travaillé au sein du ministère des transports pour faire venir de nouvelles activités. Et vous connaissez l'engagement d'Aéroports de Paris en faveur de la complémentarité des flux entre les plateformes franciliennes et l'aéroport de Paris-Vatry. J'ai noté avec satisfaction qu'un nouvel opérateur, FTL Airlines, s'était implanté ; le groupe a des projets de développement sur cette plateforme aéroportuaire.

Il faut en effet que nous puissions réorganiser les flux de marchandises. Ceux-ci passent trop souvent par d'autres pays d'Europe du Nord, comme la Belgique ou le Luxembourg, alors même que nous avons, avec l'aéroport de Paris-Vatry, un atout considérable pour en rapatrier un certain nombre en France.

Soyez assuré de la mobilisation du ministre des transports et de ses services en faveur de cet aéroport, qui représente un bel enjeu pour votre territoire et pour la France. (Applaudissements sur des travées du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. Christian Bruyen, pour la réplique.

M. Christian Bruyen. Monsieur le ministre, je vous remercie de ces éléments de réponse, qui me donnent un peu d'espoir. Manifestement, le sujet vous préoccupe.

Les perspectives d'évolution se font jour. Il convient d'aller plus loin, avec des solutions pérennes. Ce n'est pas facile, j'en conviens, mais nos voisins travaillent de façon très prometteuse. Je pense à Amsterdam, avec Maastricht, à Bruxelles et à d'autres. La France doit faire de même.

La souveraineté économique tient aussi à la maîtrise des approvisionnements ; nous l'avons vu avec la crise du covid-19. Il serait incompréhensible que l'on n'adopte pas des positions fermes.

Mieux considérer encore les aéroports de province, et pas seulement Paris-Vatry, ce serait aussi agir pour un aménagement équilibré du territoire national, sans laisser les opérateurs étrangers entrer éventuellement dans la gouvernance des infrastructures concernées. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur des travées du groupe UC.)

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