Question de M. HERVÉ Loïc (Haute-Savoie - UC) publiée le 21/11/2024

Question posée en séance publique le 20/11/2024

M. le président. La parole est à M. Loïc Hervé, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

M. Loïc Hervé. Monsieur le ministre de l'intérieur, connaissez-vous Rumilly ?

Ville de 16 000 habitants située dans le département de la Haute-Savoie, aux confins de la Savoie, monsieur le Premier ministre, entre Annecy et Aix-les-Bains, elle a été le théâtre d'un nouveau drame dimanche. En plein après-midi, et au centre-ville, une bagarre générale entre deux bandes rivales s'est soldée par la mort d'un jeune de 17 ans, tué d'une balle dans la tête. Un autre jeune, blessé au thorax, est actuellement entre la vie et la mort.

Je pense à leurs familles et je comprends le traumatisme que cela représente pour les habitants de Rumilly et pour les élus de cette ville.

L'enquête déterminera bien sûr si cette affaire est un règlement de comptes et/ou si elle est liée à des trafics de stupéfiants.

En tout état de cause, ce drame est la preuve que même nos petites villes n'échappent pas aux phénomènes d'hyperviolence.

Monsieur le ministre de l'intérieur, les Français aspirent à la paix dans l'espace public. Alors que les maires de France se réunissent pour leur congrès annuel à Paris, quelles sont les initiatives prises par le Gouvernement pour les soutenir dans leurs actions locales visant à préserver la sécurité de nos concitoyens et à prévenir les violences ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 21/11/2024

Réponse apportée en séance publique le 20/11/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur Loïc Hervé, le constat que vous faites est une tragédie, je le fais mien aussi : des violences de plus en plus désinhibées, des violences dont les auteurs et les victimes sont de plus en plus jeunes, des violences qui sont en train de s'étendre sur l'ensemble du territoire. Aucun territoire aujourd'hui n'est épargné.

Un jeune de 17 ans est mort, un autre, âgé de 19 ans, est entre la vie et la mort. Je pense bien entendu à leurs proches et à leurs amis, et surtout à leurs familles.

Nous ne réglerons pas la question de l'hyperviolence avec des coups de menton ; nous ne la réglerons pas non plus en claquant des doigts. L'État seul ne pourra pas la régler.

Je l'ai dit ici il y a quelques jours en réponse à une question, nous avons réuni l'ensemble des acteurs de l'État chargés de la sécurité publique : les préfets, les policiers, les gendarmes. Je leur ai demandé d'élaborer, sur le terrain, un plan d'action pour restaurer la sécurité publique. C'est un contrat entre eux et nous. Je vais leur donner plus de liberté, en échange de résultats. Je leur ai surtout demandé de travailler avec les élus locaux, dans un continuum de sécurité. C'est fondamental.

Je viens de visiter deux communes, Meaux et, en Moselle, Metz. Je vous assure que, lorsque les élus se sentent concernés, quand ils réunissent, notamment au sein de comités locaux de sécurité, l'ensemble des partenaires, les policiers, bien sûr, les gendarmes, mais aussi la justice et les bailleurs sociaux, on obtient des résultats. Quand on met en place de la vidéoprotection, des polices municipales, quand celles-ci sont armées, on obtient des résultats. C'est important de le dire.

Telle est l'idée que je défends et que je continuerai de porter parce que, sans les élus locaux, sans les maires, nous ne pourrons rien.

Et Paris ne sait pas tout. C'est la raison pour laquelle nous mettrons en oeuvre autant de plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien qu'il y a de départements.

Mais il nous faudra sans doute également apporter une réponse plus large, prendre en compte les familles, l'autorité parentale. Il faut restaurer l'autorité scolaire, les interdits aussi, le respect de l'autre, de la règle, une hiérarchie entre l'élève et l'adulte, l'élève et le maître. C'est fondamental. (Bravo ! et applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC. - Mme Laure Darcos applaudit également.)

M. le président. La parole est à M. Loïc Hervé, pour la réplique.

M. Loïc Hervé. Monsieur le ministre de l'intérieur, les maires sont très présents dans les domaines de la prévention, de l'éducation, de la politique de la ville, mais également de l'autorité publique, avec leurs polices municipales. L'État, avec la police nationale, avec la gendarmerie nationale, mais aussi avec la justice, doit se tenir à leurs côtés.

Monsieur le ministre, merci d'aider Rumilly ! Merci d'aider toutes les communes de France face au défi de l'insécurité. (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées du groupe Les Républicains.)

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