Question de M. CAPUS Emmanuel (Maine-et-Loire - Les Indépendants) publiée le 07/11/2024
Question posée en séance publique le 06/11/2024
M. le président. La parole est à M. Emmanuel Capus, pour le groupe Les Indépendants - République et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
M. Emmanuel Capus. Mille deux cent cinquante-quatre : c'est le nombre de salariés Michelin qui ont appris hier à l'aube la fermeture de leur usine, pour les uns à Cholet, pour les autres à Vannes.
À Cholet, l'usine était implantée depuis 1970. C'est dire le nombre de générations qui y ont travaillé, l'attachement de la population et le traumatisme pour tous ces salariés et pour les familles.
Mon premier message aujourd'hui sera donc pour exprimer notre soutien à ces salariés et aux familles face à une décision d'une extrême brutalité.
L'urgence, c'est la mobilisation de tous pour sauvegarder les emplois, reclasser le maximum de salariés et réindustrialiser le site. Vous pouvez évidemment compter sur la mobilisation totale des élus locaux et des élus nationaux, ainsi que des collectivités territoriales, aux côtés des salariés et des organisations syndicales.
Mais la responsabilité première est celle de Michelin. C'est donc sur ce point que je souhaite vous interroger en premier lieu, monsieur le ministre. Quels engagements le groupe Michelin a-t-il pris vis-à-vis des salariés et du territoire ? Quelles garanties a-t-il apportées ? Et quel est votre degré de détermination pour faire en sorte que les engagements soient tenus ?
Au-delà, la question qui se pose est celle de la souveraineté économique de notre pays. Comment pouvons-nous avoir une vraie politique de réindustrialisation si même nos fleurons partent à l'étranger ?
Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour assurer la sauvegarde de la compétitivité de nos entreprises nationales dans un contexte de concurrence internationale totalement exacerbée ?
M. Mickaël Vallet. Ce n'est pas vous qui nous chantiez les louanges du libéralisme ? (Marques d'approbation sur les travées des groupes SER et CRCE-K.)
M. Emmanuel Capus. Je pense notamment à la concurrence des pays asiatiques, qui est extrêmement brutale. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)
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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie publiée le 07/11/2024
Réponse apportée en séance publique le 06/11/2024
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé de l'industrie.
M. Marc Ferracci, ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie. Monsieur le sénateur Capus, je vous remercie de votre question. Elle illustre l'engagement qui est le vôtre, et celui de votre collègue Corinne Bourcier, en faveur de l'empreinte industrielle en Maine-et-Loire.
Je vous réponds aujourd'hui avec un peu d'émotion, car c'est la première fois que je m'exprime devant la Haute Assemblée, et je sais l'importance que revêt pour le Sénat l'empreinte industrielle dans les territoires.
Vous l'avez rappelé, la direction de Michelin a annoncé que près de 1 200 emplois seraient supprimés sur les sites de Cholet et de Vannes. Face à une telle décision, notre préoccupation première concerne les salariés, auxquels s'adresse en priorité notre soutien.
Le ministre Antoine Armand et moi-même nous sommes entretenus avec la direction de Michelin au cours des derniers jours, voire des dernières heures. Nous avons exprimé notre exigence, dans un contexte difficile pour la filière automobile, en particulier pour les activités de pneumatiques de Michelin, d'un accompagnement des salariés qui soit exemplaire.
Un accompagnement exemplaire, cela signifie apporter une réponse personnalisée, afin qu'aucun salarié ne reste sur le bord du chemin.
Cette première exigence se double d'une exigence à destination des territoires. Redynamiser et réindustrialiser le territoire, c'est l'engagement qu'a pris la direction de Michelin. Elle s'est également engagée à recréer plus d'emplois qu'il n'en sera supprimé. (Exclamations ironiques sur les travées des groupes SER et CRCE-K.)
M. Mickaël Vallet. Alors, tout va bien ; fermons plus d'usines !
M. Marc Ferracci, ministre délégué. C'est au respect de cet engagement que nous serons vigilants.
En termes de méthode, dès cette semaine, avec les préfectures concernées, nous réunirons autour de la table toutes les parties prenantes pour trouver des solutions et des repreneurs, afin d'assurer l'avenir des sites.
Nous gardons notre cap : la réindustrialisation. Au premier semestre, trente-six sites ont ouvert ou ont été étendus. Vous le voyez, en dépit de ces mauvaises nouvelles, il y a un cap, et il doit être tenu. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. - Marques d'ironie sur des travées des groupes SER et CRCE-K.)
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