Question de M. BUIS Bernard (Drôme - RDPI) publiée le 07/11/2024

Question posée en séance publique le 06/11/2024

M. le président. La parole est à M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées du groupe RDSE.)

M. Bernard Buis. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, un an après avoir pleuré Thomas, le Rugby Club Romanais Péageois pleure Nicolas. Thomas Perotto a été poignardé lors du bal de Crépol ; Nicolas Dumas a été victime d'une fusillade à l'entrée de la discothèque Le Seven, à Saint-Péray. Combien de jeunes sont victimes de mort violente depuis un an ?

Si l'on ne regarde que la semaine dernière, les faits ayant conduit à la mort violente de jeunes gens sont en croissance exponentielle. Vendredi dernier, un jeune homme a été tué par arme à feu dans le quartier du Polygone, à Valence. Il en a été de même à Grenoble, à Rillieux-la-Pape, à Villeurbanne, à Clermont-Ferrand, à Poitiers, à Baie-Mahault en Guadeloupe, à Fort-de-France en Martinique. (M. Stéphane Ravier s'exclame.)

Les morts s'enchaînent à une cadence infernale. Le mois dernier, c'était à Marseille et à Nevers que les morts se succédaient.

Nous avons bien évidemment une pensée pour toutes ces victimes et pour leurs familles, leurs amis. Mais la compassion ne suffit pas, ne suffit plus.

En ce moment, une marche blanche démarre à Romans-sur-Isère. Cette ultraviolence se développe dans les villes médianes, à la campagne, même si les villes ne sont pas épargnées, comme le démontre l'attaque à la hache dans le RER lundi matin.

Face à des comportements de plus en plus violents et de plus en plus extrêmes, dans une société où la violence devient quotidienne et quasiment banale, que compte faire le Gouvernement pour que nos enfants et nos petits-enfants puissent se promener, participer à la vie associative, s'amuser, étudier, travailler, bref, vivre en toute sécurité ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées du groupe RDSE.)

- page 4765


Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 07/11/2024

Réponse apportée en séance publique le 06/11/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur. Monsieur le sénateur Bernard Buis, depuis que j'ai pris mes fonctions, ce que je trouve le plus difficile, c'est d'être soumis à cette chronique, malheureusement devenue trop banale, d'événements abominables. Et je suis surpris par ce rajeunissement, cet effroyable rajeunissement : le rajeunissement de ceux qui tuent, le rajeunissement de ceux qui meurent.

Vous avez égrené un certain nombre de noms. J'aimerais rappeler d'autres faits. Voilà quelques jours (M. le ministre se tourne vers Mme Anne-Sophie Patru.), un enfant de 5 ans a reçu deux balles dans la tête à Rennes. À Poitiers, c'est un jeune de 15 ans qui a reçu une balle dans la tête. Et vous avez évoqué Nicolas, mort presque un an jour pour jour après Thomas Perotto, à Crépol ; tous deux faisaient partie du même club de rugby. (M. Stéphane Ravier s'exclame.)

C'est absolument intolérable. Nous ne pouvons pas laisser se poursuivre une telle dérive. Il faut y apporter des réponses, à plusieurs niveaux.

Certaines d'entre elles doivent être rapides. J'ai toujours considéré que la route du crime était bien souvent pavée de tous ces délits restés impunis, non sanctionnés.

Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a fait des propositions - le garde des sceaux y travaille évidemment aussi - pour mettre fin à ces parcours de violence dans lesquels sont enfermés les mineurs.

La toile de fond des morts que vous évoquez, c'est évidemment le narcotrafic. Je pense que cela doit tous nous mobiliser. Je serai amené à répondre à d'autres questions sur le sujet au cours de cette séance.

J'espère que, sur cette question fondamentale, nous trouverons une unité nationale, quelles que soient nos étiquettes et nos appartenances politiques. Je pense que, sur une cause aussi importante, nous devons nous rassembler. Et, je n'en doute pas, nous nous rassemblerons. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains, UC et INDEP ainsi que sur des travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à M. Bernard Buis, pour la réplique.

M. Bernard Buis. Monsieur le ministre, il y a effectivement une insécurité réelle au quotidien.

La sécurité au quotidien ne peut pas se décréter ; il faut la vivre. Nous en avons tous besoin, et nous l'attendons avec impatience. Luttons sans faiblesse contre l'insécurité, mais sans démagogie, et dans le respect de l'État de droit.

Vous nous trouverez pour avancer ensemble, afin de mettre fin à ce fléau qui gangrène notre vie. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées du groupe RDSE. - M. Stéphane Ravier s'exclame.)

- page 4765

Page mise à jour le