Question de M. VALLET Mickaël (Charente-Maritime - SER) publiée le 24/10/2024
M. Mickaël Vallet interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation financière d'Atos.
La situation financière actuelle d'Atos est critique. Valorisé à 7 milliards d'euros il y a quatre ans, le géant de l'informatique ne vaut plus que 87 millions d'euros aujourd'hui. Accablé par une dette de près de 5 milliards d'euros, Atos fait face à un potentiel démantèlement voire une disparition totale.
Cette situation s'explique par la mauvaise gestion de cette société ces dernières années, avec de nombreuses acquisitions sans consolidation des comptes et une succession de dirigeants qui ont échoué à redresser la situation.
La chute de ce géant, au 100 000 employés dans le monde, dont 10 000 en France, serait dramatique pour l'économie et la souveraineté technologique françaises. En effet, Atos assure la gestion et l'hébergement des systèmes informatiques d'une multitude d'acteurs : entreprises privées, entreprises publiques, services de l'État (dont les systèmes de l'assurance maladie et les sites des impôts, de la caisse d'allocation familiale et de l'Urssaf) y compris les services les plus sensibles (notamment en tant que sous-traitant dans le développement du système d'information des armées).
Afin d'endiguer cette chute, dans un rapport transpartisan d'avril 2024, la commission des affaires économiques et celle des affaires étrangères et de la défense du Sénat ont appelé de leurs voeux d'éviter à tout prix une « vente à la découpe » regrettant que l'hypothèse d'un maintien du groupe en entier ne soit presque jamais considérée sérieusement par les services de l'État.
Or, le 28 avril, l'État a présenté une offre de 700 Meuros afin d'acquérir uniquement les activités souveraines logées dans la branche Big Data & Security (BDS). Cette offre, qui a expiré le 4 octobre sans accord, n'est pas suffisante pour sauver l'avenir de ce groupe étant donné que les activités stratégiques, sensibles et souveraines intéressant directement l'État sont logées dans l'ensemble de la « galaxie Atos », et pas seulement au sein de la branche BDS.
Ainsi, M. le sénateur demande à M. le ministre les raisons pour lesquelles l'État a attendu aussi longtemps pour intervenir dans la situation d'Atos, alors que son activité est critique et ses difficultés anciennes.
Alors que les négociations avec Atos continuent, M. le sénateur lui demande s'il envisage de présenter une nouvelle offre beaucoup plus ambitieuse permettant à la fois de préserver les actifs stratégiques de l'État et d'éviter un démantèlement de la société.
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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
En attente de réponse du Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
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