Question de Mme MERCIER Marie (Saône-et-Loire - Les Républicains) publiée le 24/10/2024

Mme Marie Mercier attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur les cancers pédiatriques. Maladies rares et hétérogènes regroupant plus de 60 types de cancers différents, ce sont près de 2 300 cas qui sont diagnostiqués chaque année. Même si le taux de survie à 5 ans, souvent synonyme de guérison, dépasse désormais 80 %, force est de constater que certains cancers pédiatriques restent de mauvais pronostic, comme certaines tumeurs du système nerveux central chez les enfants de moins de 1 an, ainsi que certains gliomes chez les plus âgés. Derrière ces chiffres, autant de drames humains. Des avancées ont été constatées durant ces dernières années à l'image de la stratégie décennale de lutte contre les cancers lancée par le Président de la République en février 2021, qui a vu une dizaine d'actions nouvelles initiées dans le domaine de la recherche, mais aussi des soins et de l'accompagnement des familles. Néanmoins, les efforts doivent être davantage accentués en matière de recherche afin d'identifier les causes et origines de cette terrible maladie et favoriser le développement de nouveaux traitements. S'attaquer à ces cancers doit ainsi rester une priorité nationale tant les conséquences peuvent être dramatiques pour l'enfant et les accompagnants. Aussi, elle souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement pour faire reculer ces cancers et améliorer la qualité de vie des jeunes patients sur le long terme.

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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 30/01/2025

Chaque année, en France, environ 2 300 enfants, adolescents (0-17 ans) sont touchés par un cancer. Les principales localisations sont les leucémies, les cancers du système nerveux central et les lymphomes. Le taux de survie à cinq ans après le diagnostic, souvent synonyme de guérison, est passé, pour les enfants entre 0 et 15 ans, de 81 % pour la période 2000-2004 à 85 % pour la période 2010-2016. Cependant, le cancer reste la première cause de décès par maladie chez les enfants de plus d'un an et certains cancers restent de très mauvais pronostic, tels que le gliome infiltrant du tronc cérébral. Les causes de développement du cancer chez l'enfant sont mal connues. Les recherches se poursuivent pour améliorer notamment les connaissances sur le rôle éventuel de facteurs environnementaux. Une meilleure connaissance des causes et origines des cancers pédiatriques, ainsi que des mesures spécifiques pour permettre un diagnostic précoce, un suivi et la délivrance de soins adaptés à cette tranche d'âge sont nécessaires. Augmenter le taux de guérison des enfants et adolescents atteints de cancers en développant de nouveaux traitements est une priorité du gouvernement, y compris pour les cancers rares et ceux de mauvais pronostic dans ces populations. Mais la qualité de vie pendant et après le traitement, notamment en limitant au maximum les complications et les séquelles, doit également être prise en compte. Ainsi, la stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030 définit les priorités françaises pour les dix prochaines années dans le champ de la lutte contre les cancers de l'enfant et de l'adolescent. Elle prévoit entre autres d'élargir la collecte des données sur les cancers pédiatriques. Des actions visant à améliorer la sensibilisation et la formation des professionnels, notamment sur le diagnostic précoce, seront proposées. Par ailleurs, des actions ont été engagées sur la structuration et la consolidation d'une offre de soins d'excellence, permettant de garantir un accès équitable des enfants aux soins et aux thérapeutiques les plus pertinentes, aux essais cliniques, à l'innovation, aux soins de support adaptés. L'accompagnement des familles est aussi renforcé, pour rendre l'accès aux soins plus facile et améliorer la qualité de vie. Enfin, un dispositif de suivi à long terme chez l'adulte guéri d'un cancer survenu dans l'enfance ou l'adolescence sera mis en place. La stratégie décennale prévoit également d'encourager les industriels à développer des médicaments permettant de traiter les cancers pédiatriques et une révision du règlement pédiatrique européen. Des actions de recherche ambitieuses sont soutenues par l'Institut national du cancer. Des appels à projets de type « High Risk High Gain », en sciences humaines et sociales, en recherche interventionnelle ont été lancés. Le programme de recherche sur les origines et les causes des cancers pédiatriques qui a commencé en janvier 2021 se poursuit. L'appel à projets sur l'apport des approches interdisciplinaires en cancérologie pédiatrique a été reconduit en 2023. Une quatrième édition de l'appel à projets « High Risk High Gain » a été lancée en janvier 2024. Un appel à projets « immunologie et cancers pédiatriques » a été ouvert en mai 2024. Enfin, trois centres de recherche d'excellence en cancérologie pédiatrique ont été labellisés pour une durée de 5 ans.

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