Question de M. VAYSSOUZE-FAURE Jean-Marc (Lot - SER) publiée le 17/10/2024
M. Jean-Marc Vayssouze-Faure attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur le déficit d'attractivité du métier d'aide à domicile et sur les conséquences entraînées sur la qualité de l'accompagnement des aînés.
Selon les estimations de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiées fin 2023, les personnes âgées de plus de 75 ans représentent 10,4 % de l'ensemble de la population française. Ce taux atteindra 16,4 % en 2050 et, mécaniquement, le ratio de dépendance démographique, qui rapporte le nombre d'individus supposés « dépendre » des autres pour leur vie quotidienne aux personnes capables d'assumer cette charge, connaîtra une très forte hausse dans notre pays au cours des prochaines années.
À ce constat démographique s'ajoute une réalité économique, caractérisée par l'inflation, doublée d'une nette augmentation des tarifs appliqués pour la prise en charge des aînés en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). L'âge moyen d'entrée dans ces structures recule au profit du maintien à domicile, dans des conditions que l'on sait parfois dégradées.
Le secteur de l'aide à domicile joue donc un rôle central pour construire une société du bien-vieillir. Fondamental pour répondre à une attente croissante, il n'a cependant jamais été aussi mal en point, plus particulièrement dans les espaces ruraux. La mobilisation des acteurs locaux, au premier rang desquels les départements, pour maintenir à flot l'ensemble de l'écosystème de la prise en charge de la dépendance, est pourtant au rendez-vous.
C'est par exemple le cas dans le Lot où l'institution départementale, longtemps confrontée aux carences chroniques et aux difficultés structurelles de ses associations d'aide à domicile, a dû créer une entreprise publique locale. Malgré cette initiative salutaire pour le territoire, la situation reste fragile et cette collectivité ne saurait tout endosser toute seule.
Aujourd'hui, c'est bien à l'État d'assumer ses responsabilités en donnant une image positive à ces métiers consacrés à l'humain afin d'attirer de nouveaux professionnels vers ce secteur et de les fidéliser.
Cela nécessiterait d'engager des actions concrètes telles que l'élévation du niveau des rémunérations, la mise en place de formations adaptées pour accompagner un secteur en perpétuelle évolution et la valorisation d'un métier qui exige de nombreuses compétences et contribue au bien-être ainsi qu'à la dignité de nos aînés.
Face à cette pénurie de personnel, il souhaite savoir si l'État envisage de mettre en oeuvre un plan d'action afin d'améliorer le quotidien des acteurs de l'aide à domicile et redonner à ce métier toute la valeur qu'il mérite.
Devant des besoins qui n'ont jamais été aussi importants, plus particulièrement en zone rurale, et face aux réponses insuffisantes de notre système de santé, il souhaite être informé des mesures d'urgence que l'État entend engager pour permettre aux Françaises et aux Français qui le souhaitent de vieillir plus longtemps chez eux tout en y vivant mieux.
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Transmise au Ministère délégué auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de l'autonomie et du handicap
En attente de réponse du Ministère délégué auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de l'autonomie et du handicap.
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