Question de M. CANÉVET Michel (Finistère - UC) publiée le 17/10/2024
M. Michel Canévet attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins au sujet du don de moelle osseuse.
En effet, la greffe de moelle osseuse est indispensable pour soigner certaines pathologies graves du sang, dont la leucémie qui représente 80 % des cas. Chaque année en France, plus de 2.000 personnes ont ainsi besoin d'une greffe et sont en attente de donneurs. Pour cela, une compatibilité optimale entre le donneur et le patient doit être établie. Or, celle-ci est rare. Elle s'élève à 1 chance sur 4 au sein d'une fratrie et à 1 sur 1 million en moyenne hors fratrie. Ceci entraîne l'hospitalisation parfois longue, et donc coûteuse, de patients dans l'attente d'une greffe.
De plus, parmi les trois conditions posées par l'agence de la biomédecine à l'inscription au don de moelle osseuse, il faut être âgé de 18 et 35 ans au moment de l'inscription, bien qu'il soit possible de faire un don jusqu'à 60 ans. À noter également que le don de moelle osseuse est sans danger puisqu'il se fait dans la majorité des cas par prélèvement sanguin.
Face à cette compatibilité rare, il est aujourd'hui nécessaire de trouver de nouveaux volontaires et donneurs aux profils diversifiés pour augmenter les chances de greffe, et donc de vies sauvées. Or, la base de donneurs actuellement à la disposition de la médecine française manque d'hommes jeunes comme volontaires au don de moelle osseuse, même si 40 000 personnes se sont inscrites pour donner de leur moelle osseuse, contre moins de 25 000 en 2021, notamment après la médiatisation du cas d'un jeune enfant de trois ans, atteint de leucémie.
Il est donc primordial d'avoir un nombre important de donneurs, avec des profils variés. Mais pour que ces volontaires s'inscrivent, encore faut-il qu'ils aient connaissance du don de moelle osseuse. Et pour cela, le partage des messages de sensibilisation est primordial. Diffuser ces informations est aussi une façon simple d'aider les patients qui ont besoin d'une greffe.
Il lui demande donc si elle entend mettre en oeuvre des mesures législatives ou réglementaires pour faire face au problème de la rareté des donneurs volontaires inscrits mais également s'il est possible d'intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation afin d'encourager davantage le don de moelle osseuse.
- page 4062
Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 06/03/2025
La greffe de Cellules souches hématopoïétiques (CSH) issues de la moelle osseuse constitue une thérapeutique essentielle et nous partageons le souci, compte tenu de la rareté de la compatibilité entre donneur et receveur, d'accroître le nombre de donneurs. Il convient de préciser que nous pouvons, outre le registre national des donneurs volontaires de moelle osseuse (également appelé Registre France greffe de moelle - RFGM), compter sur plus de 70 registres internationaux, avec lesquels il est interconnecté, donnant accès à près de 40 millions de donneurs potentiels à travers le monde. Lors de l'élaboration du plan ministériel pour le prélèvement et la greffe de CSH 2022-2026, les acteurs (institutions, sociétés savantes composées de professionnels, associations) n'ont pas pointé la nécessité de faire évoluer les textes encadrant le don, le prélèvement et la greffe de CSH (en dehors des règles de bonnes pratiques à destination des professionnels de santé). Le plan prévoit en revanche d'augmenter de 20 000 le nombre de nouveaux donneurs inscrits chaque année dans le RFGM, au moyen notamment d'un renforcement de la stratégie de communication mise en oeuvre par l'Agence de la biomédecine visant à sensibiliser le grand public au don de CSH et à lever les appréhensions qu'il génère. Ces appréhensions ont principalement trait au mode de prélèvement, qui s'effectue pourtant, dans l'immense majorité des cas, par prélèvement sanguin. L'un des points d'orgue de cette communication déployée tout au long de l'année et sur différents supports (médias traditionnels, réseaux sociaux, etc.) est la journée mondiale pour le don de moelle osseuse, qui a traditionnellement lieu au mois de septembre. Des actions de communication ciblées sur les publics dont les greffons de CSH sont privilégiés par les praticiens de la greffe (et notamment sur les hommes jeunes aux origines géographiques diverses) seront poursuivies. Le budget dédié à la sensibilisation au don de CSH est d'ores et déjà augmenté afin de tenir l'objectif du plan.
- page 1005
Page mise à jour le