Question de M. BAZIN Arnaud (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 17/10/2024
M. Arnaud Bazin attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le trafic de médicaments en hausse dans les rues de Paris.
Lyrica, rivotril, méthadone sont ainsi vendus à la sauvette pour quelques euros et détournés de leur usage thérapeutique.
Ce trafic prend de l'ampleur dans les rues de la capitale et pose un sérieux problème de santé publique, tout comme de sécurité.
Il apparait que Paris est désormais la plaque tournante de trafics divers et variés, en plein jour, ce qui pose la question de la réactivité des services de l'État.
Dans ces conditions, il lui demande quelles mesures il entend prendre en lien avec les services concernés.
- page 4022
Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 05/12/2024
La lutte contre les trafics de stupéfiants constitue une priorité de la préfecture de police et le trafic de médicaments fait l'objet d'une grande attention de la part de ses services, au premier rang desquels la brigade de la police judiciaire et la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne. Peu onéreux et facilement disponibles, des médicaments psychotropes sont détournés de leur usage initial et font l'objet de trafics, notamment dans le nord-est parisien, et sont principalement consommés par des populations précarisées et polytoxicomanes. Le détournement des médicaments remboursés par l'Assurance Maladie représente un important préjudice financier pour l'État. Malgré des mesures mises en place pour identifier les prescriptions anormalement établies au bénéfice de certains usagers, la diversité des modes opératoires utilisés par les trafiquants rend leur identification complexe. Différents processus permettent l'approvisionnement en médicaments ensuite revendus illégalement : le nomadisme médical, des prescriptions multiples établies par des médecins négligents ou complaisants, le vol ou la falsification d'ordonnances, des menaces ou pressions exercées sur les médecins et pharmaciens. Les services de police ont traité en 2023, 8 566 affaires concernant des médicaments destinés à la revente illicite, contre 8 682 en 2022. Ainsi, le phénomène, en recul de 1,34 % sur cette période, demeure contenu. Depuis le début de l'année 2024, 6 077 affaires ont été recensées. Les interpellations ont également diminué, passant de 3 255 individus impliqués dans des affaires de trafics de médicaments en 2022 à 3 215 en 2023 (- 1,2 %). Depuis le début de l'année 2024, 2 757 mis en cause ont été enregistrés. En revanche, les saisies de médicaments dans l'agglomération parisienne par les services de la préfecture de police connaissent une augmentation significative, avec 55 414 comprimés saisis en 2024, contre 40 449 en 2023 et 12 508 en 2022, démontrant la grande implication des services de police dans ces recherches. Parallèlement aux enquêtes des services de police, il convient de noter les actions mises en place en matière de prévention par l'Unité de Formation et de Prévention (UFP) de la direction de la police judiciaire. Celle-ci intervient régulièrement dans les hôpitaux auprès des services de pharmacie ainsi que dans les facultés de pharmacie auprès des étudiants, aux fins de les sensibiliser à la surveillance des stocks, et d'une manière générale, aux trafics de médicaments.
- page 4730
Page mise à jour le