Question de M. WATTEBLED Dany (Nord - Les Indépendants) publiée le 10/10/2024
M. Dany Wattebled attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale sur l'avenir de l'éducation physique et sportive.
L'activité physique des plus jeunes est fondamentale pour leur développement. La sédentarité et plus largement le manque d'activité sont un fléau qui ouvre la voie aux situations de surpoids voire même d'obésité. À ce titre, il convient de rappeler certains chiffres de l'assurance maladie : en 2015, chez les enfants et adolescents de 6 à 17 ans, le surpoids ou l'obésité concernaient 16 % des garçons et 18 % des filles. Ajoutons à cela la survenue de la pandémie de covid-19 qui a, au gré des périodes d'arrêt des activités sportives, encore amplifié le phénomène de sédentarité des plus jeunes au profit d'une durée accrue passée devant un écran.
Ainsi, selon le Report card 2020 de l'observatoire national de l'activité physique (ONAPS), la France est à la 119e place d'un classement de 146 pays sur l'activité physique de l'enfant de de l'adolescent. Le constat est simple, il est urgent d'agir pour la santé des enfants et des adolescents.
L'éducation physique et sportive (EPS) dispensée au cours de l'enseignement primaire et du second degré à hauteur de trois heures par semaine à l'école élémentaire, quatre heures en classe de sixième, trois heures en classes de cinquième, quatrième et troisième et deux heures pendant le lycée demeure un outil primordial de promotion de l'activité physique et constitue même parfois la seule activité sportive des élèves.
Toutefois, le volume horaire dédié à l'EPS ne suffit pas à endiguer la progression de la sédentarité et des pathologies attenantes parmi les jeunes. En témoigne le manque d'investissement dans l'EPS, depuis 2017, on dénombre 771 enseignants d'EPS en moins alors que, sur la même période, on dénombre 73 121 élèves supplémentaires.
C'est pourquoi il lui demande s'il entend consentir à un effort en direction de l'EPS en portant notamment le volume horaire hebdomadaire à quatre heures sur toute la scolarité des enfants et adolescents et, par conséquent, augmenter l'effectif d'enseignants d'EPS pour permettre un retour des jeunes à l'activité physique et sportive.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 12/12/2024
Le ministère de l'éducation nationale ayant pris toute la mesure de l'état de santé des élèves, de la réduction de leurs capacités physiques, de leur grande sédentarité et de la croissance de la prévalence de la surcharge pondérale chez les jeunes, plusieurs dispositifs ont été mis en place au cours de ces dernières années afin de favoriser l'activité physique des élèves : les 30 minutes d'activité physique quotidienne pour tous les élèves de l'école primaire, les deux heures de sport en plus au collège pour des élèves volontairement éloignés de la pratique sportive, les tests de condition physique en début de 6ème, le renforcement de la formation continue des enseignants. Ces actions viennent en complément de l'EPS, qui reste obligatoire à la hauteur des horaires hebdomadaires mentionnés dans la question (trois heures à l'école primaire, quatre heures en sixième, trois heures en cinquième, quatrième et troisième, et deux heures au lycée), et qu'il n'est pas prévu d'augmenter. La France est ainsi un des pays développés qui propose des parcours obligatoires en EPS les plus ambitieux tout au long de la scolarité. Ces actions viennent également en complément du sport scolaire, proposé par l'USEP dans le premier degré et par l'UNSS dans le second degré pour ce qui concerne l'enseignement public, et par l'UGSEL pour ce qui concerne l'enseignement privé. Par exemple, ce sont plus de 1.2 million d'élèves qui ont pu bénéficier des activités des associations sportives affiliées à l'UNSS en 2023-2024. Le travail partenarial des ministères chargés de l'éducation et des sports vise quant à lui à renforcer les passerelles entre le monde scolaire et le monde sportif, afin de proposer une continuité de l'offre pour les jeunes et de lutter contre le décrochage de la pratique sportive, en particulier au niveau du collège et parmi les jeunes filles. C'est donc en s'appuyant sur une pluralité d'enseignements et de dispositifs que pourra être atteint l'objectif d'augmenter l'activité physique et sportive des jeunes de manière suffisamment durable pour avoir un effet sur leur santé, y compris leur santé mentale.
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