Question de Mme AESCHLIMANN Marie-Do (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 10/10/2024
Mme Marie-Do Aeschlimann attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la recrudescence des contaminations à la coqueluche depuis le début de l'année 2024.
Selon des données de Santé publique France, on observe une flambée épidémique de coqueluche depuis le 1er janvier 2024, en particulier dans les départements et régions d'outre-mer (DROM). En effet, sur les 17 décès enregistrés, 12 personnes étaient domiciliées en outre-mer. Aucune des mères des nourrissons décédés n'avait été vaccinée pendant sa grossesse. Un enfant de 4 ans, quant à lui, n'avait pas reçu les injections obligatoires depuis 2018.
Aussi la vaccination des femmes enceintes, « fortement recommandée » par le ministère de la santé, présente-t-elle un double enjeu. D'une part, elle permet de transmettre des anticorps au foetus, offrant ainsi une protection au nouveau-né avant qu'il ne puisse recevoir ses propres vaccins à l'âge de 2 mois. D'autre part, l'effort global de vaccination apparaît comme un acte de responsabilité collective envers la santé publique. Comme le souligne le syndicat national des professionnels infirmiers, la vaccination protège non seulement les individus vaccinés, mais aussi les populations vulnérables grâce à l'immunité collective.
Elle lui demande donc si les moyens consacrés à la vaccination des femmes enceintes et les rappels de vaccins chez les nourrissons et les enfants sont suffisants, notamment dans les DROM où le nombre de cas de coqueluche est beaucoup plus important qu'en France métropolitaine.
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Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 06/02/2025
Pour faire face à la recrudescence de la coqueluche observée à partir du début de l'année 2024, le ministère de la santé et de l'accès aux soins a mis en place un certain nombre d'actions. Ainsi, la direction générale de santé a saisi la haute autorité de santé et le haut conseil de santé publique pour une réévaluation des recommandations relatives à la prévention de cette maladie. La sensibilisation de la population à cette maladie, au niveau national, a été intensifiée pour favoriser la vaccination des femmes enceintes, celle des nourrissons, celle de leur entourage, ainsi que celle des professionnels travaillant au contact de nouveaux nés et de nourrissons de moins de 6 mois mais également pour promouvoir l'adoption des gestes barrières, dont le port du masque. Des communications ont été faites à destination des professionnels de santé. En lien avec l'Assurance maladie, des messages ont été envoyés aux femmes enceintes et aux parents d'enfants en âge d'être vaccinés. Le rappel de l'importance de la vaccination des femmes enceintes a également été relayé par le site vaccination info service de Santé publique France. Selon les premières données récemment publiées par EPI-PHARE, ces actions de sensibilisation ont permis, dans le contexte épidémique de 2024, une amélioration nette du taux de vaccination contre la coqueluche chez les femmes enceintes, comparativement aux années précédentes. Les taux de vaccination étaient respectivement d'environ 41 %, 12 %, et 2 % pour les années 2023, 2022 et 2021. Ce taux de vaccination des femmes enceintes a par la suite atteint environ 65 % dans le contexte épidémique de 2023-2024. Cependant, des disparités subsistent selon les départements avec des taux de vaccination des femmes enceintes faibles dans certains départements, dont les départements et régions d'Outre-mer. Le ministère poursuivra le travail initié pour améliorer la couverture vaccinale dans ces départements.
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