Question de Mme AESCHLIMANN Marie-Do (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 10/10/2024

Mme Marie-Do Aeschlimann attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur les moyens consacrés à la lutte contre les cancers gynécologiques.

En 2023, l'institut national du cancer (INCa) a estimé à 187 526 le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez les femmes en France métropolitaine. Malgré ces chiffres, les cancers gynécologiques sont souvent négligés dans les stratégies de prévention et de dépistage.

Parmi les cancers gynécologiques, le cancer de l'endomètre est le plus fréquent en 2023. Le cancer de l'ovaire, quant à lui, est rarement dépisté et peu connu des médecins généralistes, ce qui conduit à un diagnostic tardif pour la majorité des patientes. En 2023, on compte 5 348 nouveaux cas de cancer de l'ovaire avec un taux de mortalité de 65 %, selon l'INCa. Ces cancers touchent principalement les femmes après la ménopause.

Bien que des initiatives de sensibilisation existent, elles demeurent insuffisamment connues. Des exemples incluent le mois de sensibilisation « septembre turquoise » et l'opération « la fresque des géantes » qui se déploie dans une centaine d'établissements hospitaliers pour mettre en lumière ces cancers invisibles, sensibiliser le public aux réalités de ces maladies et lever les tabous qui les entourent.

Dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers qui vise à réaliser un million de dépistages supplémentaires entre 2021 et 2025, incluant les cancers gynécologiques, et à la suite de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 qui prévoit des rendez-vous de prévention à différents âges clés de la vie (notamment entre 60 et 65 ans et entre 70 et 75 ans), elle l'interroge sur la possibilité d'inclure dans ces rendez-vous de prévention un dépistage ou une sensibilisation spécifique aux cancers gynécologiques par le professionnel de santé.

- page 3901

Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins


Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 30/01/2025

La prévention des cancers est une thématique majeure pour le ministère de la santé et de l'accès aux soins. Dans l'ensemble, l'incidence des cancers génitaux féminins évolue favorablement en France. Le cancer de l'endomètre, appelé aussi cancer du corps utérin, est la 5ème cause de cancer chez la femme en France. On estime à environ 8 400 le nombre de nouveaux cas en 2023. Le taux d'incidence est en baisse depuis 2010. Une légère baisse de la mortalité a été observée entre 2010 et 2018. Le nombre de décès était d'environ 2 400 en 2018. Le cancer de l'endomètre survient essentiellement chez les femmes ménopausées. Les facteurs de risque sont notamment la puberté précoce, la ménopause tardive, la nulliparité, l'obésité, la prise de tamoxifène. Un cancer de l'endomètre peut être suspecté lorsque des symptômes sont apparus, comme en particulier des saignements vaginaux après la ménopause, ou en dehors des périodes de règles avant la ménopause. Pour établir le diagnostic, une échographie du pelvis est d'abord réalisée. Concernant le cancer de l'ovaire, le taux d'incidence diminue régulièrement depuis 1990. On estime à 5 348 le nombre de nouveaux cas de cancers de l'ovaire en 2023. Le taux de mortalité a diminué entre 1990 et 2018. Le nombre de décès était estimé à 3 479 en 2018. Les facteurs de risque du cancer de l ovaire sont essentiellement des facteurs hormonaux et reproductifs : puberté précoce, ménopause tardive, nulliparité. Les mutations des gènes BCRA1 et BCRA2 majorent considérablement le risque. Un cancer de l'ovaire provoque peu de symptômes. De ce fait, il est souvent diagnostiqué lorsque des cellules cancéreuses ont atteint le péritoine. Néanmoins, il peut être suspecté devant plusieurs signes, notamment la détection d'une masse ovarienne lors du suivi gynécologique ou d'un examen d'imagerie, l'apparition de douleurs abdominales ou pelviennes, une augmentation anormale du volume de l'abdomen liée à uneascite. Quel que soit le contexte de découverte d'une masse ovarienne, un certain nombre d'examens doit être réalisé pour confirmer le diagnostic de cancer et en évaluer le stade. Le cancer du col de l'utérus est le 12ème cancer féminin le plus fréquent. On estime à 3 159 le nombre de nouveaux cas en 2023. La baisse d'incidence observée depuis plusieurs décennies s'est interrompue et le taux d'incidence est stable depuis 2010. Le déploiement du dépistage organisé à partir de 2018, associé à un renforcement de la couverture vaccinale anti-HPV chez les adolescents pour atteindre les taux de couverture recommandés, pourraient induire une diminution de l'incidence en France. Le nouveau dispositif « Mon bilan prévention » déployé par le ministère de la santé et de l'accès aux soins et l'Assurance maladie témoigne de l'ambition de prévention et de promotion de la santé pour agir sur les déterminants. Médecins, infirmiers, sage-femmes et pharmaciens peuvent accompagner les assurés sociaux lors de bilans de prévention dédiés à différents âges clés de la vie : entre 18 et 25 ans, 45 et 50 ans, 60 et 65 ans et 70 et 75 ans. L'objectif est de prévenir des maladies, et notamment les cancers. L'auto-questionnaire et la fiche d'aide au repérage des risques proposée aux professionnels de santé permettent de repérer les antécédents familiaux, notamment de cancers gynécologiques, une ménopause précoce, ou encore d'évaluer la participation au dépistage organisé des cancers. La première étape de l'entretien avec le professionnel de santé doit permettre l'identification des facteurs de risque du patient, dont les facteurs de risque des cancers gynécologiques. Par ailleurs, les professionnels de santé habilités peuvent réaliser un prélèvement cervico-utérin au décours du bilan s'ils l'estiment nécessaire.

- page 285

Page mise à jour le