Question de M. GENET Fabien (Saône-et-Loire - Les Républicains-R) publiée le 10/10/2024
M. Fabien Genet attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt sur l'état sanitaire des forêts de Saône-et-Loire.
L'association départementale des communes forestières de Saône-et-Loire et l'office national des forêts ont récemment rendu un avis alarmant sur la situation sanitaire des forêts du département car à la graphiose des ormes, largement constatée ces dernières années, s'ajoute désormais la chalarose du frêne. Cette maladie, due à un champignon venu de Chine et arrivé en France par la Pologne se propage très rapidement via des spores très volatiles et entraine le pourrissement des racines des frênes qui finissent par tomber à terre.
Le frêne représente actuellement près de 50 % des forêts communales de Saône-et-Loire et cette hécatombe laisse présager une disparition rapide de cette essence des forêts du département. Si la plantation d'essences résistantes est envisageable (chêne pédonculé, érable champêtre), ce repeuplement représentera un investissement important et un manque à gagner considérable pour les collectivités qui retirent de l'abattage des fonds importants pour l'équilibre des budgets communaux.
L'introduction de nouvelles essences dans ces massifs forestiers est également régulièrement freinée par le classement « Natura 2000 » de certaines parcelles, restreignant ainsi les possibilités de replantation.
C'est pourquoi, face à cette situation sanitaire, écologique et économique grave qui met en lumière de manière concrète les conséquences du réchauffement climatique, il demande au Gouvernement quelles mesures spécifiques il compte prendre afin de venir en aide aux collectivités propriétaires de forêts qui doivent adapter leur conduite forestière à cette situation.
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Réponse du Ministère de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt publiée le 28/11/2024
Les préoccupations soulevées concernant l'état sanitaire des forêts de Saône-et-Loire sont connus des services de l'État. La graphiose de l'orme est une maladie vasculaire, causée par le champignon Ophiostoma novo-ulmi qui a déjà atteint de nombreuses forêts d'ormes en Europe. La chalarose du frêne est un champignon qui se développe sur les feuilles et qui est originaire de Chine. Il se propage en France depuis 2008, notamment sur le tiers Nord-Est de l'hexagone. Les impacts de ces deux champignons sont économiques pour les communes du département et aussi écologiques pour les écosystèmes forestiers. Il est important de noter que même si une grande majorité des frênes sont attaqués par la chalarose, un taux de résistance est avéré. Cette maladie ne provoque pas une mort immédiate de l'arbre, et n'impacte pas directement la qualité du bois, sauf sur les premiers centimètres du collet : les arbres atteints restent ainsi commercialisables. Pour autant, le Gouvernement travaille sur plusieurs leviers, pour faire face à cette situation. Il soutient financièrement le renouvellement forestier de tous les peuplements sinistrés grâce aux différents plans d'investissements (France Relance, France 2030, France Nation Verte pour la planification écologique). Ces crédits inédits permettent aux propriétaires forestiers d'investir dans la replantation suite à des crises sanitaires. Par ailleurs, le département de la santé des forêts (DSF) au sein du ministère de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt assure une surveillance sanitaire au niveau national. Tout propriétaire public ou privé de peuplement attaqué est invité à se renseigner auprès de ce département ou sur son site internet pour trouver des outils d'aide à la décision sur les suites à donner pertinentes. De même, l'office national des forêts (ONF) et le centre national de la propriété forestière (CNPF) aident les propriétaires respectivement publics et privés dans les décisions à prendre. Concernant les contraintes associées aux sites Natura 2000 en matière de choix d'essences pour la replantation, les services du ministère de l'agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt échangent actuellement à ce sujet en vue d'élaborer une doctrine commune quant à l'utilisation d'essences adaptées au changement climatique dans ces sites. L'objectif est de permettre aux écosystèmes forestiers de se diversifier en particulier lors de crises sanitaires.
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