Question de Mme MARTIN Pauline (Loiret - Les Républicains) publiée le 10/10/2024
Mme Pauline Martin attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale sur le manque de formation des citoyens français durant leur scolarité aux gestes de premiers secours.
La formation principale aux gestes de premiers secours dispensée en milieu scolaire correspond aux premiers secours citoyens (PSC). Cette formation, généralement proposée au collège, permet d'apprendre les gestes essentiels en cas d'urgence, tels que la réanimation ou le dégagement des voies respiratoires en cas d'obstruction. Il est recommandé qu'elle soit renouvelée tous les trois ans.
Actuellement, cette formation est dispensée sur une durée de 7 heures, contre 10 à 12 heures avant 2012. Ainsi, on constate une diminution de 3 à 5 heures d'enseignement. De plus, selon une étude, le nombre de Français ayant suivi une formation de premiers secours a drastiquement diminué, passant de 749 000 en 2015 à 383 000 en 2020, représentant seulement 20 % de la population.
Cependant, la capacité d'un individu à reconnaître et appliquer ces gestes est d'une importance vitale. Chacun doit être en mesure d'apporter une aide efficace, au moins pour les soins de premiers secours, comme le massage cardiaque ou la manoeuvre de Heimlich. Ces quelques actions peuvent sauver des vies et le meilleur moyen de les inculquer à tous les citoyens est de les intégrer au cursus scolaire. Cela est essentiel afin qu'ils puissent être mis en pratique à n'importe quel moment.
Elle lui demande donc d'augmenter le temps consacré à la formation aux gestes de premiers secours tout au long de la scolarité, ainsi que de mettre en place des séances de rappel régulières et obligatoires au sein des établissements scolaires.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 12/12/2024
Le Gouvernement poursuit l'objectif, fixé par le Président de la République, de former 100 % de la population aux gestes qui sauvent. Le ministère de l'éducation nationale contribue à la réalisation de cet objectif dans le cadre du continuum de formation aux premiers secours mis en oeuvre pour tous les élèves de l'école au lycée. Les élèves bénéficient tout au long de leur scolarité d'une sensibilisation à la prévention des risques et aux missions des services de secours et d'un apprentissage des gestes de premiers secours, comme le prévoit l'article L. 312-13-1 du code de l'éducation. Après avoir progressé sensiblement, la dynamique de formation a été ralentie en raison de la crise sanitaire du covid-19 et des difficultés liées à l'organisation de sessions en présentiel. Elle a été relancée depuis par le ministère et montre des résultats encourageants qui devront se confirmer les prochaines années, le niveau de formation constaté avant la crise étant en cours de rattrapage. Former 100 % des élèves sortant du collège au certificat de premiers secours citoyen (PSC) demeure ainsi l'objectif poursuivi et une priorité pour le MEN. Il déploie à cette fin un important dispositif de formation au niveau national et dans les académies qui permet de former les personnels de l'éducation nationale afin qu'ils fassent bénéficier tous les élèves de l'éducation aux gestes de premiers secours. Les statistiques consolidées par le ministère font état d'un taux de certification PSC des élèves de près de 30 % (ratio correspondant au nombre de collégiens certifiés rapporté à l'effectif des élèves en classe de 3e, indicateur retenu pour mesurer l'atteinte de l'objectif, soit 13 points de plus qu'en 2020). En outre, près de 20 000 personnels de l'éducation nationale sont formés chaque année au PSC. La formation doit respecter les référentiels nationaux fixés par la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) et en particulier celui du 15 juin 2024 relatif à la filière citoyenne de sécurité civile dans le domaine de la formation aux premiers secours. La durée de la formation PSC, fixée à sept heures minimum, permet aux élèves d'apprendre à reconnaître une obstruction des voies aériennes et réaliser la désobstruction par des claques dans le dos ou des compressions abdominales si les claques sont inefficaces. Les formations continues permettant la mise à jour des connaissances peuvent également être organisées à l'initiative des établissements scolaires, avec une durée minimale de trois heures en présentiel.
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