Question de M. GONTARD Guillaume (Isère - GEST) publiée le 10/10/2024

M. Guillaume Gontard attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie sur les difficultés rencontrées par la filière industrielle chimique du sud de Grenoble.

Le 10 septembre dernier, l'entreprise Vencorex, située à Pont-de-Claix (Isère) annonçait son placement en redressement judiciaire. Fragilisée par une forte concurrence étrangère, notamment chinoise, et une baisse de la demande, Vencorex était déjà dans une situation financière difficile depuis plusieurs années. Le soutien financier du propriétaire actuel de l'entreprise, le groupe thaïlandais PTT GC, ayant pris fin, près de 500 emplois sont directement menacés.

Plus grave encore, une fermeture de Vencorex affecterait très durement l'ensemble de la filière chimique du sud grenoblois, les différentes entreprises de la plateforme de Jarrie et de Pont-de-Claix (Vencorex, Arkema, Framatome, Solvay, Air Liquide, Sequens, Suez...) étant profondément interdépendantes, car elles se revendent toutes des produits entre elles. Ainsi, la faillite d'une seule d'entre elles met en grave danger 2 000 emplois industriels et 6 000 emplois induits.

La disparition de la chimie dans le sud Grenoblois serait une catastrophe, tant pour l'économie locale que pour les services publics. L'urgence de cette situation appelle donc à une réponse rapide de l'État, afin de trouver des solutions de reprise pour cette entreprise. Si plusieurs repreneurs semblent se positionner, les salariés de la chimie attendent une forte implication de l'État pour s'assurer qu'une reprise avec de solides garanties sur l'activité de l'entreprise et l'emploi soit trouvée au plus vite.

Ainsi, il lui demande jusqu'où le Gouvernement est prêt à s'engager pour permettre une reprise rapide de Vencorex dans de bonnes conditions. Par ailleurs, il souhaite savoir comment le Gouvernement entend lutter contre le dumping chinois qui concerne nombre d'industries françaises, notamment dans le domaine de la chimie.

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Transmise au Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé de l'industrie et de l'énergie publiée le 16/01/2025

Le sénateur a attiré l'attention du ministre auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie et de l'énergie sur les difficultés rencontrées par la filière industrielle chimique du sud de Grenoble caractérisées notamment par le placement en redressement judiciaire de l'entreprise VENCOREX située à Pont-de-Claix (Isère) pouvant potentiellement impacter les différentes entreprises de la plateforme de Jarrie et de Pont-de-Claix et les emplois industriels correspondants ainsi que les emplois indirects induits. Le Gouvernement et les services de l'État sont particulièrement mobilisés depuis de nombreux mois pour trouver une issue positive à ce dossier et sauvegarder ainsi les activités industrielles de VENCOREX mais aussi celles des entreprises qui en sont fortement dépendantes pour préserver ainsi l'emploi et les compétences détenues depuis de nombreuses années par les salariés. Ainsi, et en lien étroit et complémentaire avec l'administrateur judiciaire, des contacts ont été pris avec des entreprises de la chimie pouvant être potentiellement intéressées par une reprise, partielle ou totale, de VENCOREX, afin de faire émerger des solutions de reprise. À ce jour, seule une offre de reprise, concernant un faible nombre d'emplois (25), a été déposée. Des échanges se poursuivent avec différentes entreprises afin de disposer d'autres offres de reprise ainsi qu'avec les autres entreprises de la plateforme de Pont de Claix afin de minimiser l'impact industriel sur le site. Une attention particulière est également portée à la qualité des mesures du Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) qui seront mises en oeuvre pour accompagner et faciliter le reclassement des salariés dont le licenciement ne pourrait malheureusement pas être évité. À ce titre, et en lien avec l'administrateur judiciaire et les services du ministère du travail, il a été obtenu une contribution significative de l'actionnaire de VENCOREX pour financer, d'une part, les mesures d'accompagnement du PSE et, d'autre part, les opérations de mise en sécurité du site. Le Gouvernement veille, par ailleurs, à la parfaite information et à la mobilisation complète des élus et acteurs locaux. Il tient aussi à souligner qu'il a rencontré à plusieurs reprises les organisations syndicales de VENCOREX, leurs représentants nationaux, les élus locaux et les parties prenantes. Les organisations syndicales sont par ailleurs régulièrement informées par la Délégation Interministérielle aux Restructurations d'Entreprises (DIRE). Enfin, le Gouvernement tient à rappeler au sénateur l'engagement constant de l'État contre la concurrence déloyale à l'origine des difficultés de VENCOREX. Une action résolue est menée en ce sens dans le cadre du projet de Clean Industrial Deal de la Commission européenne afin de défendre plus spécifiquement le secteur de la chimie.

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