Question de Mme VALENTE LE HIR Sylvie (Oise - Les Républicains-A) publiée le 03/10/2024
Mme Sylvie Valente Le Hir attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la nécessité d'accentuer la prévention et le traitement des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI).
Ces affections inflammatoires du tube digestif représentent un enjeu de santé publique majeur puisque près de 300 000 patients en sont atteints en France et que leur prévalence dans la population n'a de cesse d'augmenter. Elles devraient ainsi concerner 0,6 % des français d'ici une décennie, soit 100 000 malades supplémentaires en 2035.
Ces affections chroniques - telles que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique - sont complexes et mal connues, elles ne peuvent être guéries et causent à celles et ceux qui en souffrent de nombreux symptômes invalidants pour leur vie sociale et professionnelle.
La médecine ne reste toutefois pas impuissante face à la progression de ces maladies. En France, le corps médical multiplie avec succès les études cliniques permettant de développer des solutions médicales pour améliorer la prise en charge des patients.
Dans ce contexte de prolifération des MICI, l'État doit prendre l'entière mesure du défi de santé publique qui se profile. Ainsi se devrait-il de stimuler la recherche indépendante les concernant afin que la médecine française ne soit pas distancée par la concurrence européenne et internationale ; de faciliter l'accès des patients aux innovations thérapeutiques en élargissant leur remboursement par la sécurité sociale ; de développer des filières médicales spécialisées dans les MICI (par exemple par la création d'un statut d'infirmière en pratique avancée dédié) ; de sensibiliser de façon accrue sur les causes environnementales des MICI et notamment l'alimentation.
Aussi souhaite-t-elle savoir si elle envisage l'élaboration d'un plan de mesures destiné à accroitre la prévention et le traitement des MICI.
- page 3606
Transmise au Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins
Réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins publiée le 30/01/2025
Les Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), maladie de Crohn et rectocolite hémorragique, se caractérisent par l'inflammation de la paroi d'une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire. S'il n'existe pas de traitement pour guérir ces maladies, l'accompagnement et l'information des malades de MICI et leurs proches sont les principales actions mises en place pour améliorer la qualité de vie des patients. En France, en 2021, un peu moins de 300 000 personnes étaient atteintes par une MICI avec une augmentation du nombre de cas de plus de 3 % par an depuis 2015 [1]. Dans l'ensemble, 87 % des personnes prises en charge sont en affection de longue durée. Les MICI sont reconnues comme maladies chroniques et leurs prises en soin s'axent principalement autour de la réduction des symptômes et des répercussions sur la qualité de vie. La prise en charge du handicap, éventuellement associée à la maladie, relève des missions des maisons départementales des personnes handicapées. Elle permet de mettre en place des aides techniques et financières afin de compenser le handicap. En outre, plusieurs voies de recherche sont explorées pour améliorer encore la prise en charge des patients. Pour répondre à cet enjeu de santé publique, le ministère chargé de la santé poursuit dans le cadre des priorités de la stratégie nationale de santé des actions de santé publique pour améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales en soutenant notamment l'association François Aupetit. Seule association française, reconnue d'utilité publique, qui se consacre aux MICI, l'association François Aupetit vise à promouvoir et développer les travaux de recherche sur les MICI et à soutenir et informer les malades, les proches et professionnels de santé. En 2023, le soutien du ministère chargé de la santé a notamment permis à l'association de poursuivre le développement d'un site internet présentant un état des lieux et l'identification des besoins dans les MICI par des données observationnelles. La cohorte a été augmentée de 40 % et deux études sont en cours. Leurs actions permettent également le développement d'un programme, dont l'objectif est d'améliorer l'état de santé des personnes à travers l'adaptation des habitudes alimentaires et l'accompagnement personnalisé auprès des publics les plus vulnérables. En 2024, un soutien a été apporté pour développer l'e-accompagnement des personnes atteintes de MICI. [1] Source Améli.fr.
- page 286
Page mise à jour le