Question de Mme BELLAMY Marie-Jeanne (Vienne - Les Républicains-A) publiée le 03/10/2024

Mme Marie-Jeanne Bellamy attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques sur la prolifération de la jussie sur les bords des cours d'eau du département de la Vienne.

Chaque année, cette plante importée d'Amérique du sud pour l'aquariophilie colonise un peu plus nos cours d'eau. Son développement effréné, qui empêche les rayons du soleil de pénétrer la surface de l'eau, porte atteinte à l'éco-système de nos cours d'eau. Si l'entretien des berges relève normalement de la compétence des riverains, la prolifération exponentielle de cette plante et la nécessité de procéder à un arrachage efficace ont conduit les collectivités, et dans le département de la Vienne, le syndicat mixte des vallées du Clain sud, le syndicat de rivières du Clain et le syndicat mixte Vienne et affluents à se saisir du problème et à conduire des campagnes annuelles d'arrachage.

Ce dernier a cependant un coût, dont seulement une partie est actuellement prise en charge par le fonds vert. Il n'existe par ailleurs aucun plan national de valorisation de la jussie.

Aussi, elle souhaiterait connaître les mesures que compte prendre le Gouvernement pour mettre un terme à cette prolifération et accompagner les acteurs locaux.

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Transmise au Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche


Réponse du Ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche publiée le 27/02/2025

La jussie est une plante aquatique provenant d'Amérique du Sud et du sud des États-Unis. Elle a été introduite en France entre 1820 et 1830 pour la décoration de bassins d'agrément et d'aquariums. Au niveau européen, deux espèces sont réglementées comme espèces exotiques envahissantes : la jussie rampante (Ludwigia peploides) et la jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora). Cette dernière tend à développer des formes terrestres envahissant les prairies humides situées en zone de marais, portant atteinte aux milieux et aux usages associés (pâturage, fauche). Les deux espèces sont aujourd'hui présentes sur l'ensemble du territoire métropolitain, et il n'existe pas à ce jour de solution satisfaisante de traitement des milieux concernés, pouvant amener à une diminution drastique des populations. Des opérations locales peuvent effectivement se mettre en place sur des sites donnés, afin de diminuer momentanément la pression exercée sur les écosystèmes ; mais ces dernières sont à renouveler périodiquement compte tenu des modalités de reproduction très efficaces des deux espèces (bouturage et transport de graines fertiles par les cours d'eau). Afin de répondre aux impacts des espèces exotiques envahissantes, le Gouvernement a souhaité mobiliser le Fonds vert qui permet de financer, à hauteur maximale de 80 % des dépenses engagées, des opérations de gestion. A ce jour, sur 2024, 16 dossiers d'arrachage de jussie ont été financés à hauteur de 1,7 million d'euros, dont un dans le département de la Vienne. Compte tenu de la volonté du Gouvernement de maitrise de la dépense publique, ces opérations sont à réserver aux sites nécessitant une intervention particulière, au regard des risques importants de dispersion de l'espèce (par exemple, en aval d'un cours d'eau), ou sur des sites présentant un intérêt biologique important (réserves naturelles, sites Natura 2000 ou bénéficiant d'un arrêté de protection de biotope). Pour cela, une coordination des opérations est indispensable au niveau départemental ainsi que régional, afin de renforcer l'efficacité des actions menées et d'éviter un saupoudrage de fonds publics ; cette coordination s'exerçant dans le cadre des stratégies régionales relatives aux espèces exotiques envahissantes. En Nouvelle-Aquitaine, cette dernière est animée par l'agence régionale de l'office français de la biodiversité.

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