Question de M. ROS David (Essonne - SER) publiée le 03/10/2024

M. David Ros attire l'attention de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les effectifs dans les filières technologiques et leur déficit d'attractivité. Dans une tribune parue dans le journal « Le Monde », le 19 mars 2024, le président de l'assemblée des directeurs d'instituts universitaires de technologie relevait que 60 000 emplois industriels étaient encore vacants en France. Il plaide pour un triplement des effectifs de techniciens et cadres techniques, ainsi qu'une meilleure sensibilisation aux débouchés offerts par ces filières.
Notons que plusieurs élèves, qui auraient suivi naturellement un cursus technologique, se sont engagés sur la voie générale après que la dernière réforme leur a ouvert des spécialités scientifiques, dont l'entrée n'est pas conditionnée à des résultats en mathématiques aussi élevés que la filière S, par le passé. Mécaniquement, les passages en bac général ont cru.
Ces éléments conjoncturels s'additionnent à la désaffection des élèves pour la voie technologique, souvent dévalorisée. Elle réunissait 30 % des effectifs en 2005 et seulement 20 % en 2020. Or, le Gouvernement s'est engagé à réindustrialiser la France. C'est un enjeu économique, écologique et de souveraineté nationale considérable. Dès lors, il s'interroge sur la façon dont le Gouvernement souhaite répondre à ces objectifs ambitieux, sans travailleurs qualifiés. Il souhaite qu'il évoque les pistes qui pourraient être avancées afin de favoriser l'attractivité des filières technologiques. Il demande enfin à connaître les avancées du « plan d'action » censé répondre à ces problématiques.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/02/2025

La voie technologique apporte une réponse aux besoins de l'économie dans les domaines technologiques, scientifiques, de l'agriculture, de l'alimentation, des services, du social et de la santé. Face au constat de baisse d'attractivité, un accord-cadre signé en 2021 entre l'Etat et les régions définit un plan d'actions visant à revaloriser cette voie de formation avec trois objectifs : renforcer dès le collège l'information sur les possibilités offertes par les filières de formation technologiques ; mettre en oeuvre un schéma régional des formations technologiques de l enseignement scolaire et supérieur engageant l'Etat et les régions dans une dynamique de continuum bac-3/bac+3 et de parcours vers les secteurs d activité connaissant des besoins en emploi ; améliorer les conditions de réussite et de poursuites d études supérieures des bacheliers technologiques, en particulier dans les secteurs industriels, scientifiques, de la santé et du social, de l'agriculture et du vivant. Cela s'est traduit par différentes mesures relatives à l'information sur les métiers et les formations mais aussi sur l'offre de formation elle-même : la découverte des métiers dès la classe de 5e au collège vise à étendre les connaissances des élèves sur les secteurs professionnels au-delà de leur environnement familier et d'élargir ainsi leur horizon. L'État et les régions ont signé, le 18 octobre 2023, une convention-cadre relative à la découverte des métiers pour les collégiens de 5e, 4e et 3e pour faire découvrir aux collégiens un nombre de métiers plus étendu ; la séquence obligatoire d'observation en milieu professionnel de 3e est aussi mise en oeuvre en classe de 2de générale et technologique pour encourager les élèves à explorer différents secteurs d'activités ; au niveau post-bac, le bachelor universitaire de technologie (BUT) a été créé pour mieux répondre aux besoins et favoriser la poursuite d'études en permettant un accès à l'emploi. Le BUT couvre un domaine professionnel large qui permet d'adapter les parcours à l'évolution des métiers et aux enjeux socio-culturels et internationaux de la société en favorisant la polyvalence. Il prévoit l'accueil a minima 50% de bacheliers technologiques et l'effectivité des passerelles ; au niveau post-bac, l'une des mesures de la réforme de la voie professionnelle consiste à favoriser la réussite de lycéens titulaires d'un bac dans une poursuite d'études en sections de technicien supérieur pour obtenir un BTS dans des domaines techniques très diversifiés. Des travaux sont menés en lien avec le ministère de l'enseignement supérieur pour mieux valoriser les parcours dans les filières technologiques et fixer des objectifs en terme d'augmentation des effectifs des séries technologiques, notamment dans les filières de l'industrie.

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