Question de Mme GOULET Nathalie (Orne - UC) publiée le 17/10/2024
Question posée en séance publique le 16/10/2024
M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
Mme Nathalie Goulet. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ni réveil ni sursaut ! C'est ainsi que s'exprime la soeur de Samuel Paty, dont nous commémorons aujourd'hui même l'assassinat. J'associe évidemment à sa mémoire le souvenir de Dominique Bernard, autre professeur assassiné par un islamiste radical.
Flambée d'antisémitisme, flambée des atteintes à la laïcité - on en compte 4 200 de plus depuis septembre 2023 -, multiplication des agressions d'enseignants, qui nous inquiètent à juste titre - le président Lafon s'est exprimé à ce sujet -, montée du communautarisme - dimanche, une « burkini party » s'est tenue dans une piscine d'une commune de la région parisienne... Tous ces incidents ne sont pas dus au hasard : ils sont le résultat du grignotage de notre société par l'islam radical et par les Frères musulmans, dont nous finançons les associations directement ou par le biais de l'Union européenne. Je tiens la liste de ces financements à votre disposition - les deux minutes qui me sont allouées ne suffiront pas à ce que je puisse les énumérer tous...
Ni réveil ni sursaut ! La Commission européenne vient de déléguer quatre programmes Erasmus à l'association Al Sharq, connue pour ses liens avec l'islam radical, et a intégré au programme la faculté des sciences islamiques de Skopje et l'université de Gaziantep, qui vient de rendre un hommage vibrant à Ismaël Haniyeh, ancien responsable du Hamas, avec - excusez du peu - 250 000 euros de subventions.
Je doute que le programme Erasmus soit destiné à la promotion du voile, de l'antisémitisme et du culte du Hamas !
Monsieur le ministre, je ne saurais exprimer ma colère et mon agacement, en plus de mon inquiétude. Quand allons-nous arrêter de financer, au nom de la diversité, les ennemis de la République ? (Applaudissements sur les travées des groupes UC et Les Républicains. - Mme Patricia Schillinger applaudit également.)
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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 17/10/2024
Réponse apportée en séance publique le 16/10/2024
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Bruno Retailleau, ministre de l'intérieur. Madame la sénatrice Nathalie Goulet, votre colère est ma colère. Elle est notre colère.
Je vais vous répondre de façon très précise, puisque vous avez cité le cas très révélateur de l'université de Gaziantep, au sud de la Turquie, qui a des liens très troubles avec l'islam radical et dont le recteur a rendu un hommage appuyé à M. Ismaël Haniyeh, tué dans une frappe israélienne après avoir commandité et dirigé le pogrom du 7 octobre 2023.
Ces liens, dans le cadre d'Erasmus, qui est sans doute, de tous les programmes européens, l'un des plus beaux, et l'une des plus belles réussites, sont inacceptables. On ne doit pas laisser dénaturer Erasmus !
D'ailleurs, le chef de la délégation française du parti populaire européen (PPE), M. François-Xavier Bellamy, a très rapidement dénoncé ce financement et a obtenu de la Commission européenne qu'elle y mette un terme. Cependant, ce n'est pas suffisant : ce n'est qu'une première étape, puisqu'il faut désormais casser la convention.
Je voudrais également vous rappeler - je sais que vous connaissez cette information, vu comme ce combat vous est cher - que, sous la précédente législature européenne, la même personnalité française du PPE avait conduit, par la voie d'un amendement budgétaire, une action similaire, visant à ce que la Commission ne puisse financer les campagnes, notamment de communication et de propagande, sur le voile islamique - nous avons tous cette image en tête.
Je veux d'ailleurs, s'agissant du voile islamique, rappeler cette très belle expression d'Élisabeth Badinter, qui a déclaré que le voile islamique était « l'étendard de l'oppression de la femme ».
Je vais écrire, avec Benjamin Haddad, ministre délégué auprès de mon collègue ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé de l'Europe, une lettre à la Commission pour qu'elle se préoccupe de l'entrisme. Nous avons lutté contre le séparatisme. Il nous faut aussi, en France, sur le sol national, lutter contre l'entrisme.
Je rends moi aussi hommage à ces deux professeurs, ces deux hommes que vous avez cités tout à l'heure.
L'école est une cible, mais elle est aussi - il faut le rappeler - un antidote. Elle est un bouclier. Je voulais conclure sur ce point. (Applaudissements sur les travées des groupes Les Républicains et UC.)
M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet, pour la réplique.
Mme Nathalie Goulet. Monsieur le ministre, la session budgétaire commence... Pour ma part, je ne suis pas tellement d'accord pour voter des dispositifs et des contributions obligatoires comme ceux que je dénonce !
Il n'est pas possible que les demandes d'informations que nous adressons à la Commission restent sans réponse. Il n'est pas possible que nous continuions à avoir affaire à des gens complètement irresponsables - de fait, il s'agit bel et bien d'irresponsabilité !
Vous voyez bien que tous ces actes sont liés, et que cela grignote la République.
Votre prédécesseur avait demandé au préfet Pascal Courtade et à François Gouyette une enquête sur la dangerosité des Frères musulmans. Je ne sais pas où elle en est...
Je pense qu'il faut vraiment travailler au contrôle des associations. C'est important !
M. le président. Il faut conclure !
Mme Nathalie Goulet. Merci de votre réponse, monsieur le ministre. Nous serons vigilants ! (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
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