Question de M. GROSVALET Philippe (Loire-Atlantique - RDSE) publiée le 17/10/2024
Question posée en séance publique le 16/10/2024
M. le président. La parole est à M. Philippe Grosvalet, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE, ainsi que sur des travées du groupe SER.)
M. Philippe Grosvalet. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme Agnès Pannier-Runacher.
Quelle différence y a-t-il entre une ministre de la République et la porte-parole du président-directeur général du groupe EDF ? (Sourires.)
M. Jacques Grosperrin. Il fait du Karoutchi !
M. Yannick Jadot. Sors de ce corps, Karoutchi ! (M. Roger Karoutchi apprécie.)
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Réponse du Ministère de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques publiée le 17/10/2024
Réponse apportée en séance publique le 16/10/2024
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques. Monsieur le sénateur Grosvalet, je connais votre implication en Loire-Atlantique, en particulier en ce qui concerne la centrale à charbon de Cordemais.
J'imagine que, au travers de votre question un brin provocatrice, c'est sur l'avenir de cette centrale que vous souhaitez m'interroger.
Je vous répondrai très simplement. L'État est actionnaire d'EDF : il fixe le cahier des charges et EDF l'applique. Ce cahier des charges est connu : nous voulons pour Cordemais un projet industriel de reconversion qui soit durable et qui donne à chaque salarié de cette centrale un avenir.
Cette centrale à charbon arrêtera sa production électrique en 2027. Elle sera la dernière à fermer sur le territoire national, car c'est elle qui permettait de sécuriser l'approvisionnement de l'Ouest le temps que Flamanville démarre et monte en puissance, ce qui est désormais le cas. (MM. Thomas Dossus et Yannick Jadot ironisent.)
M. Fabien Gay. Plutôt pour sécuriser son directeur !
Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre. Il est évidemment important au regard de notre politique climatique de fermer, comme nous le faisons, les centrales à charbon. Je veux remercier l'ensemble des salariés aujourd'hui au travail : ce sont eux qui ont assuré notre sécurité d'approvisionnement ces dernières années, même si la centrale de Cordemais n'a pas fonctionné cet hiver, ce qui est une bonne chose - cela signifie que notre système énergétique est plus solide.
Par ailleurs, je veux vous rassurer : ce cahier des charges est toujours d'actualité. Nous avons un projet sur la table autour de la relance du nucléaire. C'est un bon projet, mais il convient de s'assurer qu'il est industriel, crédible et qu'il correspond aux attentes des salariés. De plus, ce n'est peut-être pas non plus le seul projet.
En tout état de cause, vous pouvez compter sur moi pour l'investissement, ainsi que sur ma collègue Olga Givernet, qui suit de très près cette situation et travaille aux côtés d'EDF. (M. François Patriat applaudit. - M. Yannick Jadot et Mme Laurence Rossignol s'exclament.)
M. le président. La parole est à M. Philippe Grosvalet, pour la réplique.
M. Philippe Grosvalet. Madame la ministre, une ministre de la République ne peut pas profiter d'un voyage en Loire-Atlantique pour annoncer aux 350 salariés et à leur famille qu'ils vont perdre leur emploi, sans même prendre le soin de les rencontrer. (Mme la ministre le conteste.) Pis, en évoquant une hypothétique conversion en une usine de tuyaux, vous ajoutez de la confusion à la colère !
Une ministre de la République ne peut pas venir dans le département de Loire-Atlantique annoncer aux élus locaux que le projet qu'ils défendent et soutiennent depuis plus de dix années passe à la trappe. Imaginez le maire de Cordemais ouvrant son journal et y découvrant que le permis de construire qu'il a attribué pour l'implantation d'une usine à pellets restera sans effet !
Enfin, une ministre de la République ne peut pas revenir sur la parole donnée. Pis, elle ne peut pas remettre en cause celle du chef de l'État qui s'est engagé en septembre 2023 à convertir notre centrale à charbon en une centrale nous permettant d'aller vers la transition énergétique.
C'est pourquoi, monsieur le Premier ministre, je m'adresse à vous. Comme vous, j'ai présidé un grand département. Nous savons l'un comme l'autre que la transition énergétique et la transition écologique ne se feront pas contre les territoires ni contre leurs habitants.
Monsieur le Premier ministre, je vous demande d'intervenir auprès du président-directeur général d'EDF, M. Luc Rémont, pour lui rappeler simplement ses obligations et ses devoirs ! (Vifs applaudissements sur les travées des groupes RDSE, SER, CRCE-K et GEST, ainsi que sur des travées des groupes UC et Les Républicains.)
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