Question de Mme RICHARD Olivia (Français établis hors de France - UC) publiée le 10/10/2024

Question posée en séance publique le 09/10/2024

M. le président. La parole est à Mme Olivia Richard, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)

Mme Olivia Richard. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Permettez-moi d'y associer notre collègue Olivier Cadic, très engagé sur ce sujet.

Monsieur le ministre, ce lundi 7 octobre, nous avons commémoré les terribles attaques terroristes qui ont endeuillé Israël l'an dernier. Aujourd'hui, alors que la France connaît une augmentation alarmante des actes antisémites, nous réaffirmons clairement notre solidarité avec Israël dans son aspiration à la sécurité et au retour des otages.

Il nous faut également redire tout aussi clairement notre solidarité aux populations civiles qui souffrent et meurent tous les jours à Gaza ou au Liban.

Le Hezbollah, qui gangrène le Liban, a entraîné le pays dans un conflit dont les Libanais ne veulent pas. Le Liban n'est pas le Hezbollah.

Au Liban, pays frère de la France depuis près de mille ans, la situation humanitaire se dégrade de jour en jour. Plus de deux mille personnes ont déjà trouvé la mort. Des milliers de blessés affluent dans des hôpitaux saturés. Plus d'un million de personnes fuient le sud du pays. Des dizaines de milliers d'autres quittent la capitale bombardée.

Monsieur le ministre, ce pays n'avait pas besoin d'une guerre. L'économie y était déjà à genoux. Il n'existe plus de classe moyenne, intégralement passée sous le seuil de pauvreté.

Alors, la solidarité s'organise localement, mais elle ne pourra pas tenir longtemps. Les déplacés sont hébergés dans des écoles, des églises, des gymnases, bientôt dans des maisons vides. La population ne peut pas répondre seule aux besoins humanitaires immenses.

Dans ce contexte alarmant, sur fond d'escalade dans toute la région, que peut la France, la tendre mère ? Quid de nos sept cents soldats engagés au sein de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à la frontière sud ? Quel accompagnement pour nos vingt-quatre mille compatriotes au Liban, qu'il va peut-être falloir bientôt évacuer ? (Applaudissements sur les travées du groupe UC et sur des travées des groupes Les Républicains, RDPI et GEST.)

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 10/10/2024

Réponse apportée en séance publique le 09/10/2024

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.

M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, je vous remercie de votre question au sujet du Liban, pays frère de la France et aujourd'hui au bord du gouffre.

Avant les opérations militaires israéliennes, la situation économique et sociale de ce pays était dramatique. Elle est aujourd'hui catastrophique. Vous l'avez rappelé, des milliers de morts, dont des enfants, des milliers de blessés, des centaines de milliers de déplacés ! Si rien n'est fait, le Liban pourrait ressembler demain à la Syrie d'aujourd'hui, un foyer d'instabilité où prospèrent le terrorisme, les gangs et d'où partent des centaines de milliers de civils pour trouver refuge ou asile en Europe.

C'est la raison pour laquelle, sous l'autorité du Premier ministre, le Gouvernement agit.

Il agit, d'abord, pour assurer la sécurité de nos ressortissants, celle de nos agents, mais aussi celle de nos militaires sur place mobilisés au sein de la Finul. Sophie Primas répondra tout à l'heure à une question à ce sujet.

Il agit, ensuite, en oeuvrant pour amener les deux parties au conflit à cesser le feu. Comme vous l'avez rappelé, ce conflit a démarré par des actions du Hezbollah perpétrées dès le 8 octobre 2023. Il y a dix jours, nous avons posé sur la table une proposition de cessez-le-feu et nous exhortons les parties à s'en saisir.

Il agit en apportant aussi au Liban toute l'aide humanitaire dont il a besoin. J'y étais il y a dix jours avec un avion militaire chargé de deux postes sanitaires mobiles et d'une dizaine de tonnes de médicaments. Mais tout cela ne suffit pas ; c'est la raison pour laquelle je vous annonce que la France accueillera le 24 octobre une conférence internationale pour le soutien au Liban.

Enfin, nous encourageons les responsables politiques libanais à prendre leurs responsabilités pour mettre le pays sur les rails, pour que le Liban conserve son unité et sa stabilité. Il faut que le Liban se dote d'un Président. C'est ce à quoi nous l'encourageons vivement.

Vous le voyez, le Gouvernement est pleinement mobilisé au service du Liban et au service de la paix. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI et sur des travées du groupe UC.)

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