Question de M. PLA Sebastien (Aude - SER) publiée le 18/07/2024

M. Sebastien Pla appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la nécessité de remettre à l'ouvrage la question du soutien à la filière lainière française et notamment de l'adaptation de la réglementation sur les installations classées pour la protection de l'environnement pour améliorer la valorisation des sous-produits lainiers, question hélas avortée avec l'abandon du projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture.

Alors que la France compte 5,4 millions de bêtes qui produisent chaque année environ 10 100 tonnes de laine, il déplore que seuls 4% de cette toison, produit naturel et inépuisable, soient valorisés.

Il lui rappelle en effet que les laines issues des élevages dédiés à la production agroalimentaire, dont les impacts environnementaux sont réduits car divisés entre divers coproduits, se positionnent comme des matières vertueuses, capables de se démarquer sur la scène mondiale de la production de laine et d'autres biomasses.

Classée comme un produit dangereux par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, et, comme un sous-produit animal par l'Union européenne, la laine n'est, selon lui, pas suffisamment valorisée alors qu'elle offre bien des débouchés, dans le textile, pour faire des matelas, dans l'agriculture, pour faire du compost, du paillage ou encore dans la construction où 60 millions de mètres carrés d'isolant biosourcés pourraient être produits d'ici à 2025.

Il lui signale cependant que, malgré ces larges potentialités, la laine, autrefois valeur ajoutée des exploitations, est pourtant devenue une charge pour nombre d'éleveurs qui n'arrivent plus à vendre les toisons de leurs bêtes.

Pire, la filière lainière française est à ce point déstructurée que les stocks s'amoncellent et pourrissent dans les granges.

Il lui demande donc s'il entend agir pour accompagner l'ensemble des acteurs des filières lainières françaises concernés et augmenter la quantité de laine valorisée localement en démultipliant les usages de cette matière première noble et biodégradable, sachant que les bénéfices sont estimés à près de 8,3 millions d'euros pour les éleveurs et que la réindustrialisation de la filière laine française, garantirait à ceux-ci une juste rétribution de leur travail.

Il souhaite également connaitre quelles sont les actions qu'il compte engager, sur le plan européen, pour favoriser les synergies avec les autres pays membres producteurs ovins ou potentiels transformateurs et consommateurs des laines françaises et mettre fin à ce gaspillage devenu trop coûteux pour les éleveurs et totalement absurde pour la quête d'une économie circulaire.

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En attente de réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.

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