Question de M. KLINGER Christian (Haut-Rhin - Les Républicains) publiée le 14/12/2023
M. Christian Klinger attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et des familles sur la précarité alimentaire grandissante et le manque de moyens des associations d'aide alimentaire.
Selon l'institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux de pauvreté en France atteint désormais 14,5 %, soit plus de 9 millions de Français. Face à l'inflation galopante, 37 % des français se trouvent dans une « situation d'insécurité alimentaire », d'après une étude réalisée par le premier observatoire des vulnérabilités alimentaires de la fondation Nestlé, contre 11n% en 2015. Ce phénomène frappe les jeunes de plein fouet : 41 % des 18-24 ans se déclarent aujourd'hui en « insécurité alimentaire sévère » - contre 26 % dans la population globale.
En France, l'alimentation a vu ses prix augmenter de près de 20% ces derniers mois. L'inquiétude concernant les pénuries de dons alimentaires est donc forte. En 2022, les banques alimentaires ont aidé 2,4 millions de personnes, un chiffre en hausse de 9 % sur un an. Faute de moyens, certains distributeurs alimentaires sont contraints de refuser des inscriptions.
Ainsi, face au manque de moyens et de dons alimentaires corrélés à une augmentation de la demande, la mise en place d'un plan d'urgence alimentaire se révèle nécessaire. Dans ce cadre, il lui demande de bien vouloir lui préciser la stratégie gouvernementale afin de soutenir les associations d'aide alimentaire.
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Transmise au Ministère du travail, de la santé et des solidarités
Réponse du Ministère du travail, de la santé et des solidarités publiée le 21/03/2024
Le Gouvernement est particulièrement mobilisé sur la question de la précarité alimentaire en réponse à la situation actuelle caractérisée par de fortes tensions pour tous les acteurs de la lutte contre la précarité alimentaire du fait de l'accroissement des besoins sociaux résultant d'une forte inflation qui a touché particulièrement l'alimentation et du renchérissement des approvisionnements achetés par les associations elles-mêmes. Ainsi, le Gouvernement a engagé dès 2022 plusieurs mesures fortes visant à lutter contre la précarité alimentaire, faire face à l'accroissement des files actives des associations et à compenser les conséquences de la hausse des prix. Un effort important en faveur de l'aide alimentaire pour aider les associations de solidarité a été financé en 2022 à hauteur de 95 M de crédits supplémentaires obtenus en lois de finances rectificatives. Le programme Mieux manger pour tous porté dans le cadre du Pacte des solidarités a été lancé en 2023. Ce programme pluriannuel est doté de 60 M en 2023 et a vocation à s'accroitre chaque année pour atteindre 100 M au terme du Pacte des solidarités en 2027. Il constitue un moyen supplémentaire pour que les plus modestes bénéficient d'une alimentation saine, durable et de qualité. En 2023, ces crédits se répartissent entre : - le volet national doté de 40 M pour les associations habilitées pour l'aide alimentaire au niveau national. Il a pour objectif la réalisation d'achats de denrées, afin d'accroître l'offre de l'aide alimentaire en fruits, légumes, légumineuses et produits sous labels de qualité, pour favoriser l'accès des personnes en situation de précarité alimentaire à des denrées plus saines et plus durables. Il s'agit de respecter la saisonnalité des produits frais en privilégiant une politique en matière d'achat qui favorise les approvisionnements locaux et de proximité, - le volet local, piloté au niveau territorial, doté de 20 M vise, notamment, le développement d'alliances locales, la couverture des zones blanches et la mise en oeuvre d'expérimentations locales portant la transformation de l'organisation de la lutte contre la précarité alimentaire. Ces moyens nouveaux s'inscrivent dans la suite des travaux de la Convention citoyenne pour le climat et de la loi Egalim et sont ancrés au sein du Comité de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire. Ce fonds poursuit les objectifs d'amélioration de la qualité nutritionnelle et gustative de l'approvisionnement en denrées de l'aide alimentaire, de réduction de l'impact environnemental du système d'aide alimentaire et de renforcement et d'évolution des dispositifs locaux de lutte contre la précarité alimentaire, afin de répondre aux objectifs de la lutte contre la précarité alimentaire (ancrage territorial, couverture des zones sous dotées). En 2024, les dépenses prévisionnelles de l'Etat en faveur de l'aide alimentaire seront portées à 185 M, grâce aux crédits obtenus en faveur des épiceries sociales en projet de loi de finances et à ceux inscrits dans le projet de loi de fin de gestion. Enfin, la mobilisation du Gouvernement se poursuit également en 2024 par une augmentation significative de l'aide apportée aux associations d'aide alimentaire issue de crédits européens. En raison de l'inflation et de la hausse des publics bénéficiaires de l'aide alimentaire, la ministre a annoncé, le 18 septembre 2023, une dotation de crédits supplémentaires de 80 M sur la période 2024-2027. Ainsi, la programmation pluriannuelle des crédits sur la période 2021/2027, initialement fixée à 647 M, est révisée positivement à 727 M. Pour 2024, l'enveloppe totale du Fonds social européen + (FSE+) s'élève ainsi à 140 M, dont 134 M sont destinés à l'achat de denrées à destination des quatre associations habilitées (Croix-Rouge française, Secours populaire français, Les Restos du Coeur et la Fédération Française des Banques Alimentaires).
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