Question de M. BUIS Bernard (Drôme - RDPI) publiée le 23/11/2023
Question posée en séance publique le 22/11/2023
M. le président. La parole est à M. Bernard Buis, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. Bernard Buis. Ma question, à laquelle j'associe mes collègues drômois, Marie-Pierre Monier et Gilbert Bouchet, s'adresse à Mme la Première ministre.
Alors que notre assemblée vient de lui rendre hommage, une marche blanche se déroule actuellement dans la Drôme, à Romans-sur-Isère, en souvenir de Thomas, âgé de 16 ans, mortellement poignardé à Crépol, dans la nuit de samedi à dimanche. Nos pensées vont à sa famille, à ses amis, à son lycée, à ses camarades de club de rugby et à toutes les personnes blessées, ainsi qu'à l'ensemble des habitants de ce village meurtri par cette tragédie.
Samedi soir, alors que le traditionnel bal d'hiver était organisé par le comité des fêtes de cette commune de 500 habitants, la convivialité a été stoppée par l'atrocité.
Selon le procureur de la République, au cours de ces événements, plus d'une quinzaine de personnes ont été blessées.
Madame la Première ministre, face à une telle violence gratuite et débridée, nous partageons la sidération et la peine des habitants de notre département. Pour nous, dans le département de la Drôme, c'est tout sauf un fait divers. L'émotion nous tenaille.
À cette douleur s'ajoutent d'inévitables questions. Pourquoi ? Pourquoi eux ? Pourquoi à Crépol ? Pourquoi Thomas ? Une enquête est en cours, qui devrait, je l'espère, apporter des réponses.
Je salue la réactivité des forces de l'ordre, qui ont procédé hier à l'interpellation de neuf individus. Gardons-nous de tirer des conclusions hâtives, laissons la justice travailler !
Cela dit, au regard de la nature de tels actes criminels, qui semblent prémédités et réalisés en bande organisée, nous devons nous interroger collectivement, afin de tout faire pour éviter que de tels drames ne se reproduisent dans notre République.
Madame la Première ministre, alors que le congrès des maires et présidents d'intercommunalité de France se déroule cette semaine et que de nombreux élus nous écoutent, comment pouvons-nous davantage accompagner et rassurer nos communes, particulièrement en territoire rural, pour que les événements indispensables à la vie de nos villages, à l'image du bal de Crépol, puissent perdurer dans la sérénité ? (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et INDEP, ainsi que sur des travées des groupes RDSE et UC.)
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Réponse du Première ministre publiée le 23/11/2023
Réponse apportée en séance publique le 22/11/2023
M. le président. La parole est à Mme la Première ministre.
Mme Élisabeth Borne, Première ministre. Monsieur le sénateur Bernard Buis, vous l'avez rappelé, dans la nuit de samedi à dimanche, à Crépol, dans votre département de la Drôme, Thomas, un jeune âgé de 16 ans, a été tué à la sortie d'une fête, au coeur même de son village.
Avant toute chose, j'exprime à mon tour toute ma solidarité à sa famille et à ses proches, ainsi qu'à tous les habitants de Crépol.
J'adresse mes pensées aux personnes blessées, dont certaines sont encore dans un état grave.
C'est un drame qui touche tout un village. Nous sommes aux côtés de la maire de Crépol, Mme Martine Lagut.
Monsieur le sénateur, ces violences sont graves. Elles sont inacceptables. Une enquête judiciaire a immédiatement été ouverte : 70 auditions ont été menées, les enquêteurs travaillent d'arrache-pied pour faire toute la lumière sur ce drame et neuf personnes ont d'ores et déjà été interpellées. L'enquête déterminera les responsabilités de chacun. J'ai confiance dans nos forces de l'ordre et dans notre justice. Toute la vérité sera faite sur ce crime. Les auteurs et leurs complices devront répondre de leurs actes.
Aujourd'hui, l'heure est à l'enquête et au recueillement. Ce moment appelle à la retenue et à la décence, j'en suis convaincue comme vous, monsieur le sénateur. Utiliser ce drame pour jouer avec les peurs, c'est manquer de dignité et de respect envers les victimes.
Monsieur le sénateur, vous le soulignez, ce drame pose des questions plus larges. Mon gouvernement a pleinement conscience des évolutions de la délinquance, en particulier dans nos territoires ruraux.
C'est la raison pour laquelle, conformément aux engagements du Président de la République et en application de la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur défendue par le ministre Gérald Darmanin, nous créons 239 nouvelles brigades de gendarmerie, dont deux sont situées dans votre département de la Drôme.
M. Olivier Paccaud. Il faudrait déjà maintenir celles qui existent !
Mme Élisabeth Borne, Première ministre. Ce sont plus de 2 000 gendarmes supplémentaires présents dans nos territoires ruraux.
Monsieur le sénateur, je veux réellement vous l'assurer, la présence des forces de l'ordre sur l'ensemble du territoire, notamment dans la ruralité, est une priorité pour mon gouvernement. (Applaudissements sur les travées des groupes RDPI et INDEP.)
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