Question de Mme DREXLER Sabine (Haut-Rhin - Les Républicains-A) publiée le 26/10/2023
Mme Sabine Drexler interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur l'accompagnement nécessaire des professeurs d'histoire-géographie pour faire face aux extrémismes.
Lors d'événements géopolitiques, les professeurs d'histoire-géographie se retrouvent en première ligne afin d'expliquer et de décrypter les crises pour donner des clefs de lecture aux élèves. Dans ce cadre, les enseignants abordent également le fonctionnement de l'information et des infox.
Dans ces situations, les professeurs d'histoire-géographie confient globalement se sentir démunis face à des questions pouvant provoquer des remous, voire de la violence en classe. Par peur de débordement, des professeurs sont contraints de se censurer dans leur enseignement. Or, notre système républicain repose principalement sur la force de notre système éducatif, capable de transmettre nos valeurs et un esprit critique sur le monde qui nous entoure. Les mouvements terroristes en ont largement conscience et s'attaquent très largement à l'école, perçue comme le fondement et le symbole de la République.
Au lendemain du nouvel attentat au lycée Gambetta d'Arras ayant entraîné la mort d'un enseignant, elle lui demande de lui préciser sa stratégie afin de mieux soutenir les professeurs d'histoire-géographie dans le cadre de leur enseignement.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 14/03/2024
La ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse souhaite que soit réaffirmée l'autorité de nos professeurs. Dans un contexte national et international tendu ayant des répercussions directes sur les élèves et dans les classes, les enseignants d'histoire-géographie doivent être soutenus avec toujours plus de force dans leur mission essentielle de transmission de connaissances et de construction d'une culture citoyenne chez les élèves. En effet, être plus exigeant pour la réussite de nos élèves, c'est d'abord faire confiance aux professeurs, en renforçant leur autorité pédagogique, qui est la condition de leur mission de transmission, dans l'écoute et le respect. Pour soutenir les professeurs dans leur enseignement, notamment ceux d'histoire-géographie, le premier enjeu est celui de la formation disciplinaire et transdisciplinaire. Il s'agit ainsi de s'assurer que les enseignants maîtrisent suffisamment les contenus et méthodes pour pouvoir construire des séquences d'enseignement liées à des questions socialement vives, pouvant apparaître comme susceptibles de créer des réactions de la part des élèves ou de leurs parents. Pour ce faire, il existe des formations académiques à l'enseignement de l'esprit critique et à l'éducation aux médias et à l'information, qui sont nombreuses et proposées dans toutes les académies. Ainsi, les formations à l'esprit critique ont concerné l'an dernier 2 900 enseignants et celles consacrées à l'éducation aux médias et à l'information, 9 000 enseignants. Plus spécifiquement, des modules de formation sont proposés pour traiter des questions socialement vives et développer les gestes professionnels pour prévenir les éventuelles tensions dans la classe. D'autres programmes de formation permettent aux enseignants de savoir réagir face à des contestations des contenus d'enseignement. Un séminaire du Programme national de formation, intitulé « Comment réagir aux contestations et à la remise en cause de la légitimité des savoirs », a été organisé en 2021 et ses apports ont été introduits dans de nombreuses formations académiques. De la même manière, la question des contestations d'enseignement est travaillée dans les formations organisées dans le cadre du Programme national « Laïcité/Valeurs de la République », lancé à la rentrée 2021, qui doit toucher l'ensemble des personnels de l'éducation nationale d'ici 2025. Les formateurs des équipes valeurs de la République, chargées de ces formations, dont beaucoup sont des inspecteurs académiques d'histoire-géographie, peuvent également intervenir en soutien aux équipes pédagogiques en établissements pédagogiques régionaux en cas de tensions liées aux contestations des contenus d'enseignement. En appui des dispositifs académiques et nationaux de formation, le ministère produit également des ressources spécifiques à destination de la communauté enseignante, pour accompagner la mise en oeuvre des programmes d'enseignement, y compris sur les sujets potentiellement sensibles. S'agissant de l'éducation aux médias et à l'information, le CLEMI, opérateur du ministère, produit des ressources spécifiques comme le vademecum « Éducation aux médias et à l'information », qui propose des séquences pédagogiques pour faire travailler les élèves sur ces questions, par exemple « Démêler le vrai du faux » (1ère générale et technologique) ou « Hoax, rumeurs et désinformation » (cycle 4). D'autres vadémécums (laïcité ; agir contre le racisme et l'antisémitisme) comportent des fiches pratiques pour accompagner notamment les professeurs dans leur pratique professionnelle. Enfin, sur le site Eduscol, le ministère met en ligne des ressources pour accompagner les professeurs après des événements traumatiques, cela a été le cas après l'assassinat de Dominique Bernard à Arras, avec la page « Accueillir les élèves après l'attentat terroriste du 13 octobre 2023 ».
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