Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRC-K) publiée le 12/10/2023

M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur le taux de mortalité infantile et la pénurie de traitement préventif de la bronchiolite en Seine-Saint-Denis.

Selon une étude de l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) parue le 14 juin 2023 relative au taux de mortalité infantile en France, les chiffres font apparaître une relative stabilité au niveau national. Pourtant, ces données masquent de fortes disparités géographiques.

La Seine-Saint-Denis, avec 5,4 décès survenant avant l'âge d'un an pour 1 000 naissance, affiche le taux de mortalité infantile le plus élevé de France métropolitaine, 50 % supérieur à la moyenne nationale. Un constat inquiétant, d'autant que la tendance est à l'augmentation : en 2014, le département affichait un taux de mortalité qui s'élevait à 4,8 décès survenant avant un an pour 1 000 naissances, quand l'indicateur se plaçait en 2018 autour de 5 décès.

Comme l'établissait un rapport de 2015 « Réduction de la mortalité infantile et périnatale en Seine-Saint-Denis » à destination de l'agence régionale de santé d'Île-de-France (ARS IDF), cette situation s'explique en grande partie par la précarité des mères séquano-dyonisiennes, dans le territoire le plus pauvre de France métropolitaine.

L'ARS IDF reconnaît également que ces chiffres peuvent être mis en lien avec « des tensions capacitaires au sein de certaines maternités (...) en Seine-Saint-Denis ». Cette situation pourrait encore s'aggraver avec la décision de fermeture de la maternité de la clinique Vauban le 13 juin 2023, quand la maternité des Lilas bénéficie pour sa part d'un court sursis avant sa fermeture annoncée, alors que la Seine-Saint-Denis est désormais considérée comme le premier désert médical de France métropolitaine.

Les professionnels de santé alertent donc sur le risque d'aggravation du taux de mortalité infantile, alors que le territoire commence à être confronté à une pénurie de traitement préventif au Beyfortus, permettant d'éviter les formes graves de la bronchiolite chez les jeunes enfants. Pour rappel, l'hiver dernier, cette maladie a été responsable de plus de 23 000 passages aux urgences en Île-de-France, avec 7 000 enfants hospitalisés ; face à la saturation des services, les professionnels de santé ont été contraints d'effectuer des transferts en réanimation pédiatrique vers d'autres régions.

Si le traitement au Beyfortus a rencontré un fort taux d'adhésion, les autorités sanitaires ont recommandé, le 29 septembre 2023, d'en suspendre les prescriptions. Et pour cause, 200 000 doses avaient été commandées par l'État, ne permettant pas de répondre à la demande : à Saint-Denis par exemple, le centre hospitalier est déjà en rupture de stock.

Il souhaite donc savoir la stratégie du Gouvernement pour enrayer cette hausse de la mortalité infantile en Seine-Saint-Denis, notamment quelles recommandations du l'étude de 2015 « Réduction de la mortalité infantile et périnatale en Seine-Saint-Denis » ont été, ou vont être mises en place, et si des doses supplémentaires de Beyfortus ont été commandées.

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Transmise au Ministère de la santé et de l'accès aux soins


La question est caduque

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