Question de M. LAUGIER Michel (Yvelines - UC-A) publiée le 06/04/2023
M. Michel Laugier attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le projet de réforme des classes préparatoires aux grandes écoles de commerce et de management.
Le projet de réforme, présenté le 19 janvier 2023 lors d'un comité de pilotage au ministère de l'éducation nationale, envisage plusieurs changements dans le fonctionnement de ces classes préparatoires : division par deux du nombre d'heures de mathématiques et informatique enseignées, création d'une option mathématiques expertes mais qui ne serait pas proposée dans toutes les classes préparatoires aux grandes écoles de commerce et de management, fermeture de ces classes en cas d'effectifs inférieurs à 38 élèves. Ces évolutions suscitent des inquiétudes.
Concernant la baisse de nombre d'heures de mathématiques tout d'abord, le risque est grand que ces classes deviennent moins attractives pour les étudiants, les employeurs appréciant particulièrement en effet les aptitudes en mathématiques des jeunes recrutés. Par ailleurs, comment comprendre ce choix alors même sur le Gouvernement est revenu sur la réforme très discutée du baccalauréat en réintégrant dans le tronc commun l'enseignement des mathématiques. Ensuite, la réservation de l'option mathématiques expertes à certaines écoles induit une inégalité de traitement entre établissements mais aussi entre les élèves qui pourront suivre cet enseignement et les autres qui ne disposeront pas alors des mêmes chances au moment de candidater auprès des recruteurs. Enfin, la fermeture envisagée des classes disposant de moins de 38 élèves risque de favoriser l'offre de formation dans les grandes villes au détriment des villes moyennes où les étudiants sont moins nombreux.
Aussi, il lui demande de préciser les contours de la réforme envisagée et de veiller à un traitement équitable entre les écoles concernées.
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 07/09/2023
Face à la baisse continue et importante du nombre de candidats aux classes préparatoires économiques et commerciales générales (ECG) dans Parcoursup, jusqu'à 15 % depuis 2020, à l'origine d'un taux de vacance alarmant dans l'ensemble des parcours de la voie, la direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) et l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ont en effet conduit, à partir de décembre dernier, un travail de réflexion et de concertation pour relancer l'attractivité des divisions ECG. Le comité de pilotage constitué, composé des différents acteurs concernés, associations de proviseurs et de professeurs, écoles de management, opérateurs de concours, recteurs, représentants de la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO), de la DGESIP et de l'IGESR, a identifié trois leviers majeurs de redynamisation de la voie : la communication, l'expérience étudiante et les enseignements. Les propositions sur le contenu de ces derniers et les horaires n'ayant pas recueilli l'approbation de l'Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC), la DGESIP a, le 8 mars dernier, en lien avec la DGESCO et l'IGESR, décidé de suspendre les travaux du comité de pilotage, afin de restaurer le cadre d'un dialogue serein et efficace, et rassurer des professeurs qui auraient pu être faussement inquiétés par des communications ne traduisant pas le contenu véritable des discussions. En attendant que de nouvelles discussions apaisées soient possibles et pertinentes, la situation des classes préparatoires de cette voie sera évaluée au cas par cas, au regard de leurs effectifs et des besoins de l'enseignement scolaire, conformément au principe d'équité qui doit prévaloir dans l'ensemble du système éducatif.
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