Question de M. KERN Claude (Bas-Rhin - UC) publiée le 09/03/2023
Question posée en séance publique le 08/03/2023
M. le président. La parole est à M. Claude Kern, pour le groupe Union Centriste. (Applaudissements sur les travées du groupe UC.)
M. Claude Kern. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, l'un des refrains de la communication du Comité d'organisation des jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop) de Paris 2024 est de faire de ces jeux un succès populaire et accessible à tous.
Le président du Cojop, Tony Estanguet, dont je salue d'ailleurs le travail, s'est lui-même félicité de la liesse suscitée par la perspective de cet événement international et populaire ; il a rappelé que les recettes de la billetterie sont indispensables à l'équilibre des comptes.
Pourtant, la réalité est tout autre : l'ouverture de la billetterie à l'issue du tirage au sort est loin d'être un succès avéré. En effet, entre la rigidité des formules proposées, notamment au travers du système de packs, un choix limité avec beaucoup d'inconnues et, surtout, des tarifs jugés prohibitifs, le compte n'y est pas.
Pour une famille passionnée de sport qui rêvait d'assister à des épreuves, la facture peut vite grimper à plusieurs milliers d'euros. Nous sommes bien loin des tarifs populaires sur lesquels une importante communication a été faite.
En creusant un peu, nous apprenons par ailleurs que la moitié des billets à 24 euros ne seront pas mis en vente : ils sont réservés par l'État pour être distribués à des jeunes et à des associations. C'est fort louable, mais comprenez, madame la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques, que cela a de quoi créer une réelle frustration.
De plus, les études comparatives avec les Jeux précédents semblent montrer que les tarifs de cette édition sont plus élevés.
Madame la ministre, comment expliquer à des spectateurs passionnés que les jeux Olympiques de Paris 2024 n'auront de populaire que le nom ? Que comptez-vous faire pour que ces jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) que nous attendons depuis cent ans en France soient réellement l'événement populaire annoncé et que nous souhaitons tous ? Comment comptez-vous lutter contre le sentiment actuel d'exclusion, au bénéfice des valeurs de participation et de regroupement prônées par l'olympisme ? (Applaudissements sur les travées des groupes UC, INDEP et Les Républicains. MM. Bernard Fialaire et Pierre Laurent applaudissent également.)
Réponse du Ministère des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques publiée le 09/03/2023
Réponse apportée en séance publique le 08/03/2023
M. le président. La parole est à Mme la ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques.
Mme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports et des jeux Olympiques et Paralympiques. Monsieur le sénateur Claude Kern, vous soulignez à juste titre l'importance de cet enjeu de l'accessibilité tarifaire de la billetterie pour les Jeux et, par là même, la nécessité d'organiser une grande fête populaire aux quatre coins du pays.
Nous sommes tous extraordinairement attachés à ce principe de l'accessibilité tarifaire.
Je rappellerai quelques éléments. Sur les huit millions de billets mis en vente pour le grand public par le Comité d'organisation, un million le sont à un prix de 24 euros, pour tous les sports, et que quatre millions, soit la moitié, sont à moins de 50 euros.
Évidemment, pour que certains billets soient attractifs, il faut que d'autres soient vendus à des tarifs plus élevés. Le Comité d'organisation a veillé à ce que seulement 10 % des billets soient à plus de 200 euros.
Ces prix sont dans la lignée, il est important de le rappeler, des éditions précédentes. En tant que ministre des sports, je rappelle que ce spectacle réunit les athlètes les plus exceptionnels du monde dans un moment de grande fête, qui a lieu tous les quatre ans, pour obtenir le sésame le plus important du monde.
Ces jeux sont autofinancés sur des fonds privés pour le volet olympique, et c'est la raison pour laquelle les recettes de billetterie sont importantes.
Pour ma part, je tiens à rappeler l'engouement observé à l'occasion de la mise en vente des billets. Les Français se sont fortement mobilisés, puisqu'ils représentent 50 % des acheteurs sur cent douze nationalités recensées. Je ne veux pas opposer la billetterie populaire et la billetterie territoriale, qui permettra, vous l'avez dit, aux collectivités terres de jeu de proposer une billetterie accessible pour leur public. Par ailleurs, l'État offrira un certain nombre de billets à la jeunesse, aux personnes en situation de handicap, ainsi qu'aux bénévoles du mouvement sportif.
Nous voulons être et nous serons tous ensemble au rendez-vous de l'accessibilité tarifaire et d'une grande fête populaire. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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