Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 29/12/2022

Mme Françoise Férat interroge Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la nécessité d'une méthode pour une transition écologique dans les grandes écoles de management.

En 2022, d'après la fondation nationale pour l'enseignement de la gestion des entreprises (FNEGE), 20 % des étudiants français suivent des études de gestion, de commerce ou de management mais, seules 6 % des formations disponibles abordent les enjeux de la transition écologique dans les cours obligatoires (contre une moyenne de 11 % dans l'ensemble des cursus de l'enseignement supérieur).

Pour inverser la tendance, le Shift project suggère de miser en premier lieu sur la transmission obligatoire d'un socle de connaissances et de compétences : les contraintes physiques d'un monde fini et leurs implications socio-économiques, les limites écologiques des modèles de gestion et d'économie, la capacité d'élaborer des scénarios et des business plans compatibles avec, notamment, une baisse des émissions de gaz à effet de serre ou encore des méthodes de sobriété numérique.
L'intégration de ces enseignements occuperait 165 heures de cours durant les trois premiers semestres d'un programme typique de grande école.

Il préconise également à tous les enseignants d'écoles de management de suivre une formation d'au moins 48 heures sur les limites planétaires et leurs impacts sur l'économie.

Elle lui demande quel est l'avis du Gouvernement sur ces propositions concrètes.

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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/04/2023

Dans son discours de clôture prononcé lors du colloque « Formation à la transition écologique : défis et solutions » à Bordeaux, en octobre dernier, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a annoncé qu'au plus tard en 2025, il sera proposé à chaque étudiant de l'enseignement supérieur public et privé d'intérêt général un socle de connaissances et compétences globales, transversales et pluridisciplinaires. Cette formation sera intégrée dans toute formation ou diplôme du 1er cycle, ce qui concerne les BTS, CPGE, DEUST, BUT, Licence et diplômes de grade licence. La formation donnera également lieu à une certification. Ainsi, un cahier des charges sera proposé dès 2023 afin de permettre aux établissements de construire les unités d'enseignement ou modules qui pourront s'appuyer sur un pôle national de ressources pédagogiques. Chaque établissement d'enseignement supérieur pourra ainsi bâtir sur cette base une offre de formation qu'il pourra adapter et enrichir en fonction de sa particularité, de ses propres avancées en matière de transition écologique et du public étudiant qu'il forme. Pour les écoles de commerce et de management ne relevant pas du secteur public ou de l'enseignement supérieur privé d'intérêt général mais dont les diplômes ont obtenu une « reconnaissance par l'État », leurs formations sont soumises à l'évaluation de la commission d'évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG). Lors de ses évaluations, la CEFDG est particulièrement attentive à l'analyse du contenu des actions menées par les écoles de management et de leur stratégie affichée en matière de responsabilité sociale, environnementale et sociétale, à la fois au niveau de l'établissement comme de la formation évaluée. Elle réfléchit, grâce à un groupe de travail ad hoc, aux dispositifs à ajouter à son référentiel pour évaluer ces actions, dans la droite ligne des recommandations du rapport Jouzel/Abadie, et du Shift Project. C'est en cela qu'elle suit au plus près le développement en cours du bloc de compétences spécifiques proposé par la conférence des directeurs d'écoles françaises de management (CDEFM).

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