Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 01/12/2022
M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur l'exposition des animaux aux antibiotiques
L'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié en novembre 2022 son rapport annuel concernant le « suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2021 ». L'indicateur ALEA (animal level of exposure to antimicrobials) correspond au rapport entre le poids vif traité estimé et la biomasse de la population animale. Il permet de conclure que l'administration d'antibiotiques aux animaux d'élevage décroît de manière quasi continue depuis dix ans : - 47 %. L'exposition globale des animaux aux antibiotiques a même atteint son plus bas niveau depuis 1999 (date du premier suivi), encore en diminution de 3,2 % par rapport à 2020. Dans le détail, la baisse est de deux tiers pour les volailles, de près de 60 % pour les porcs, de 44,7 % pour les lapins et de près d'un quart pour les bovins. En revanche, l'exposition aux antibiotiques des chats, des chiens et des chevaux a augmenté.
C'est pourquoi il lui demande comment maintenir la « dynamique pour l'utilisation prudente et responsable des antibiotiques en médecine vétérinaire » et maîtriser les conséquences sur l'évolution de la résistance bactérienne.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire publiée le 04/05/2023
Alors que le plan Écoantibio 2 arrive à échéance en 2023, le Gouvernement salue les progrès des filières de santé animale pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens dans le secteur animal. En effet, entre 2011 et 2021, l'exposition globale des animaux aux antibiotiques a diminué de 47 %. Pour autant, le Gouvernement reste conscient de la nécessité de poursuivre les efforts pour que cette dynamique imprègne d'une part, toutes les filières d'élevage, et d'autre part, les animaux domestiques, puis qu'elle se maintienne dans le temps. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement lancera, à la fin de l'année 2023, un nouveau plan d'actions : Écoantibio 3, lequel interviendra en cohérence avec le renouvellement de la feuille de route interministérielle de maîtrise de l'antibiorésistance. Le prochain plan Écoantibio aura pour objectif de cibler de faibles niveaux d'exposition chez les animaux et de promouvoir le bon usage des antibiotiques en mettant l'accent sur la prévention pour l'ensemble des filières, et notamment la biosécurité et la vaccination. Comme pour les plans précédents, la relation vétérinaire-éleveur demeurera centrale pour la réussite de ces objectifs. Ce plan sera rédigé en concertation avec les parties prenantes concernées par l'enjeu de lutte contre l'antibiorésistance. Par ailleurs, la lutte contre l'antibiorésistance est un défi intersectoriel dont les dynamiques de transmission entre les différents compartiments humains, animaux et environnement demeurent encore méconnues. Écoantibio 3 poursuivra son intégration dans une logique « une seule santé / one health », en soutenant la recherche sur les mécanismes de transmission des facteurs de résistance et en impulsant la création d'indicateurs intersectoriels. La territorialisation devrait également être un axe d'approfondissement d'Écoantibio 3, avec une volonté de poursuivre le déploiement du plan en région et de valoriser les initiatives locales. Cette action sera facilitée par la mise en place du système Calypso qui permettra de disposer de données actualisées et régionalisées de l'utilisation des antibiotiques.
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