Question de M. TODESCHINI Jean-Marc (Moselle - SER) publiée le 11/08/2022
M. Jean-Marc Todeschini attire l'attention de M. le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion au sujet des inégalités persistantes de revenus entre les femmes et les hommes, et plus spécifiquement sur les droits à la retraite de ces dernières.
Depuis 2008, le décalage de revenus entre les femmes et les hommes s'est réduit de 4 points. Néanmoins, les hommes salariés continuent de gagner 16,9 % de plus, en moyenne. Depuis 2017, cet écart n'a été réduit que de 0,3 % en cinq ans. En l'état, la population à temps partiel est à 78,9 % féminine, 27,5 % de la population féminine salariée est à temps partiel et les chiffres sont corrélés au nombre d'enfants. Le taux d'emploi des femmes et des hommes est de 62,2 % et 68,5 %, soit un écart de 6 points. D'après les analystes, l'hypothèse la plus vraisemblable pour expliquer cet intervalle tiendrait à une mise en retrait de l'emploi de nombreuses femmes pour élever leurs enfants. L'ensemble de ces éléments pèse fortement sur le delta de rémunération entres les femmes et les hommes et va croissant avec l'ancienneté. Les femmes ayant plus de trente ans de carrière gagnent en moyenne 21,7 % de moins que les hommes de même antériorité. À cela s'ajoute le poids de la ségrégation professionnelle toujours fortement ancrée dans les pratiques quotidiennes.
À la retraite, les femmes payent le prix de ces écarts creusés tout au long de la vie professionnelle puisque selon la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), leurs pensions de retraite sont en moyenne 40 % inférieures à celles des hommes. Elles représentent 76 % des retraités vivant sous le seuil de pauvreté.
Dans ce contexte et malgré ces éléments objectifs, le Gouvernement a confirmé ces dernières semaines sa volonté de faire passer l'âge de la retraite à 65 ans et donc de prendre le risque d'un accroissement supplémentaire des inégalités.
En 2008, lors du précédent allongement de l'âge légal de départ à la retraite, le premier effet avait été une augmentation de 23 % du chômage pour les plus de 55 ans. Un nouvel allongement constituerait à nouveau un effet de flottement dans les carrières. Cela aurait des conséquences désastreuses pour tous les salariés et en particulier pour les femmes qui sont déjà les principales victimes des carrières hachées.
Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer ce que le Gouvernement entend faire afin de garantir l'égalité de revenus entres les femmes et les hommes sur l'ensemble de leurs vies professionnelles et également sur leurs retraites.
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La question a été retirée pour cause de fin de mandat.
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