Question de Mme JACQUEMET Annick (Doubs - UC) publiée le 24/02/2022
Mme Annick Jacquemet attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'enjeu des registres en cancérologie, en particulier sur le cancer du sein.
Contrairement à plusieurs de ses voisins européens, la France est l'un des rares pays à ne pas avoir mis en place un registre national des cancers pour effectuer un décompte précis des cas. En effet, celui-ci n'est réalisé que pour 24 % de la population dans 22 départements et permet de tirer des enseignements en matière de cancers au niveau national, sans pour autant disposer de chiffres locaux précis en dehors des zones couvertes par ces registres.
Pourtant, la mise en place d'un registre national permettrait notamment de dénombrer le nombre exact de cas de cancer, de suivre leur évolution, de connaitre à quel stade ils sont diagnostiqués et quels sont les traitements administrés. Le recueil de ces informations est important pour assurer l'évaluation des politiques de santé mises en place et potentiellement améliorer la prise en charge des patients.
C'est dans cette perspective que plusieurs pays européens comme les pays scandinaves ou encore l'Allemagne ont mis en place des registres nationaux de cancer. Avec 59 000 femmes diagnostiquées chaque année, le cancer du sein est le premier cancer de la femme. On estime qu'entre 30 à 50 % des patientes développeront des métastases au cours de leur maladie et à 10 000 nouveaux cas de cancer du sein métastatique par an.
Grâce à l'arrivée de traitements innovants, l'espérance de vie des patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique augmente. Cependant, il n'existe pas à ce jour de données épidémiologiques nationales publiques sur cette forme de cancer de sein.
S'il existe la base de données ESME tenue par Unicancer, celle-ci ne rassemblerait que 35 % de la population concernée et ne prend pas en compte les patientes qui ne sont pas pris en charge par les centres anticancers.
Afin d'améliorer la prise en charge des patientes ainsi que la recherche, il serait pertinent de disposer d'une base de données épidémiologiques nationales publiques soit par la création d'un registre spécifique à cette forme de cancer soit par la création d'un registre national du cancer.
Elle souhaiterait savoir si le Gouvernement prévoit la mise en place d'un tel registre prochainement.
- page 986
Transmise au Ministère de la santé et de la prévention
La question est caduque
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