Question de Mme BOYER Valérie (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 10/02/2022
Question posée en séance publique le 09/02/2022
M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Valérie Boyer. Monsieur le ministre de l'intérieur, ma question porte sur les résultats de la délinquance publiés par votre ministère.
Je tiens tout d'abord à rendre hommage aux forces de l'ordre et à leur dévouement je crois pouvoir associer à cet hommage l'ensemble de mes collègues.
Oui, les atteintes aux biens et les manifestations ont baissé, c'est une bonne chose, même si l'on ignore ce que cette baisse doit au télétravail et au confinement.
En revanche, oui, les atteintes aux personnes ont augmenté et c'est le plus douloureux. Cela touche l'intégrité corporelle des personnes. Certaines d'entre elles ont peut-être entendu, avant d'être agressées, « calmez-vous, ça va bien se passer » ! (Rires sur les travées du groupe Les Républicains.)
Monsieur le ministre, comment expliquez-vous cette flambée des agressions physiques dans notre pays ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 10/02/2022
Réponse apportée en séance publique le 09/02/2022
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Ça va bien se passer ! (Sourires.)
M. Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur. Madame la sénatrice Boyer, dans votre département des Bouches-du-Rhône, les atteintes aux biens ont diminué de 13,5 % et les violences contre les personnes ont augmenté de 2,8 %. Tels sont les chiffres qu'a dévoilés la préfète de police avant-hier et dont je sais que vous avez pris connaissance.
Le maire Les Républicains des neuvième et dixième arrondissements, M. Royer-Perreaut vous le connaissez bien , dans le cinquième secteur de Marseille que représente le député M. Guy Teissier, a indiqué dans la presse, hier, qu'il soutenait le Président de la République, notamment en raison des moyens très importants que le Gouvernement avait investis pour lutter contre l'insécurité dans une ville que vous connaissez bien. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
Cela représente, madame la sénatrice, 42 % d'augmentation de saisies de drogue et 2 000 trafiquants interpellés dans la ville de Marseille, soit 100 % d'augmentation et 147 % d'augmentation de confiscation d'avoirs. En outre, 120 médiateurs ont été mobilisés pour les bataillons de la prévention qu'a développés Nadia Hai.
La secrétaire départementale du groupe Les Républicains, Mme Martine Vassal, a souligné ce progrès, tout comme le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, ce qui prouve que notre action est saluée par les acteurs de terrain. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)
Enfin, madame la sénatrice, puisque vous interviendrez sans doute de nouveau à la fin de ma réponse, je vous livre cette citation. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Sophie Primas. Calmez-vous, ça va bien se passer !
M. Gérald Darmanin, ministre. « Je n'adhère pas au discours de LR qui décrit une France qui n'est pas tout à fait la mienne, une France nostalgique, recroquevillée sur elle-même. Notre pays a plus de force qu'on le croit. J'ai trouvé que la formation politique dont je suis membre a dérivé. » Ces mots sont d'Éric Woerth, que je vous demande de relire. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. Huées sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Sophie Primas. Zéro !
M. Gérald Darmanin, ministre. Il est le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, issu de l'opposition, et c'est un homme de bien. Permettez, monsieur Retailleau, qu'il y ait des gens qui préfèrent la France aux combinaisons partisanes ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à Mme Valérie Boyer, pour la réplique. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Mme Valérie Boyer. Je croyais poser ma question au ministre des Français, pas à un chef de parti, en pleine campagne électorale. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Nous sommes ici au Sénat, nous sommes la représentation nationale. Eh oui ! Pendant cinq ans, vous avez laissé ensauvager la France. (Exclamations sur les travées des groupes RDPI et SER.)
Je vais vous citer des données qui figurent non pas dans Télé-Loisirs (Exclamations amusées sur les travées du groupe Les Républicains.), mais sur le site du ministère de l'intérieur. Les Français victimes n'ont pas un sentiment d'insécurité, mais ont ressenti dans leur chair ces agressions physiques : en cinq ans, +18 % de coups et blessures, +60 % de risques, +38 % d'agressions sexuelles. En trois ans, les agressions envers les élus ont été multipliées par trois. Toutes les heures, un gendarme ou un policier est blessé.
De plus, la Cour des comptes a démontré qu'il y avait moins de policiers sur le terrain et pointé une chute du taux d'élucidation des crimes et délits.
Monsieur le ministre, il est bien triste de recevoir ce type de réponse quand on pose une question. Les Français méritent mieux que ces discours électoralistes. Ils méritent des résultats et certainement pas la condescendance, le mépris, voire le sexisme dont vous faites preuve. (M. le ministre de l'intérieur le nie.)
On ne peut masquer par ce type de réponse le triste bilan qui est le vôtre en matière de sécurité, domaine qui est resté l'angle mort du quinquennat. Les Français attendent des résultats. Vous avez parlé des moyens là où il fallait des actes.
Les actes ne sont pas au rendez-vous pour lutter contre les agressions physiques, ne vous en déplaise, monsieur le ministre, et ce sont les chiffres de votre ministère qui le prouvent. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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