Question de Mme BORCHIO FONTIMP Alexandra (Alpes-Maritimes - Les Républicains) publiée le 28/10/2021

Question posée en séance publique le 27/10/2021

M. le président. La parole est à Mme Alexandra Borchio Fontimp, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Alexandra Borchio Fontimp. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé du tourisme.

Monsieur le secrétaire d'État, « les remontées mécaniques seront accessibles sans passe sanitaire et donc sans limite de personnes », avez-vous déclaré sans ambiguïté, le 30 septembre dernier, lors d'un congrès à Chambéry. Cela n'avait pas manqué de réjouir les acteurs de la montagne, après plus d'un an d'arrêt et la perte importante de leur chiffre d'affaires.

Quelques semaines plus tard, vous changez de pied, illustrant le « en même temps » cher à votre majorité ! Vous avez déclaré, il y a quelques jours, qu'aucune décision n'était prise concernant le passe sanitaire.

Qui croire ? Le Jean-Baptiste Lemoyne qui parlait en septembre dernier, à Chambéry, devant les professionnels de la montagne, ou bien celui qui s'exprime en ce mois d'octobre, à Paris ? (Marques d'amusement sur les travées du groupe Les Républicains.)

Nous sommes le 27 octobre, la saison a démarré, comme vous le savez, et les professionnels ne connaissent toujours pas les conditions d'accès aux remontées mécaniques, alors que vous vous étiez engagé à leur apporter des réponses claires avant la mi-octobre.

Les maires des stations de montagne, les dirigeants des remontées mécaniques sont désabusés. Ils ont à présent besoin de savoir de manière extrêmement claire quel sera leur mode de fonctionnement.

Élue des Alpes-Maritimes, je compte dans mon département sept stations de ski, dont certaines se remettent à peine de la tempête Alex. Les professionnels qui y travaillent attendent autre chose du Gouvernement qu'un discours contradictoire.

Ils veulent savoir où vous en êtes sur la question du passe sanitaire – mais peut-être ne le savez-vous pas vous-même ? (Nouvelles marques d'amusement sur les travées du groupe Les Républicains.)

Monsieur le ministre, pour vous aider à prendre votre décision, je vous rappelle que le ski est un sport d'extérieur. Lorsque l'on est skis aux pieds, casqué, ganté et souvent masqué, on reste évidemment bien plus éloigné des autres que sur une plage, dans un centre commercial ou dans une rame de métro. (Marques d'approbation sur les travées du groupe Les Républicains.)

Les acteurs du tourisme hivernal comptent sur cette saison pour rebondir. Ils sont las de vos atermoiements et de votre manque d'anticipation et de lisibilité – ce sont décidément les éléments caractéristiques de votre gestion de crise. Peut-être préférez-vous, une fois de plus, annoncer vos décisions aux directeurs des remontées mécaniques, quelques heures avant leur mise en application ?

Monsieur le ministre, pouvez-vous définitivement nous rassurer, cet après-midi, dans l'hémicycle, quant à l'avenir de nos stations de ski ? (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe UC.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie publiée le 28/10/2021

Réponse apportée en séance publique le 27/10/2021

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie.

Plusieurs sénateurs Les Républicains. Sujet glissant !

M. Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie. Madame la sénatrice, je peux naturellement vous rassurer sur l'avenir de nos stations de ski, car, comme vous le savez, depuis dix-huit mois, le Gouvernement agit matin, midi et soir, pour que le tourisme français reste debout malgré les conditions extrêmement difficiles qu'a imposées la crise sanitaire.

Cela vaut en particulier pour la montagne puisque, sous l'égide de M. le Premier ministre, nous avons mis en place un plan d'urgence de 6 milliards d'euros visant à indemniser les remontées mécaniques et les commerces. Un dispositif a également été prévu en faveur des moniteurs de ski.

Quant au plan Avenir montagne, contractualisé avec les régions, il prévoit de dégager 300 millions d'euros d'investissements. (Murmures sur les travées du groupe Les Républicains.)

Madame la sénatrice, j'en viens à l'objet précis de votre question. (Marques d'ironie sur les travées du groupe Les Républicains.) Je crains que vous ne m'ayez pas écouté attentivement, ni à l'occasion du congrès des domaines skiables de France – vous n'y étiez pas, me semble-t-il – ni à l'occasion de mes déclarations à l'ANEM (Association nationale des élus de la montagne), la semaine dernière, puisque j'ai eu à cœur d'avoir un dialogue nourri avec les élus et les acteurs de la montagne.

Des stations ont ouvert, comme le glacier de Tignes et les Deux Alpes. À ce stade, le protocole ne prévoit pas de passe sanitaire. Néanmoins, comme je l'ai toujours dit, nous devons être vigilants quant à l'évolution de l'épidémie. Le passe sanitaire est la solution qui permet de maintenir ouvert un certain nombre d'activités, comme on l'a constaté l'été dernier en pleine quatrième vague.

Par conséquent, à la demande des professionnels, nous mènerons une concertation dans les prochains jours. Nous souhaitons leur donner de la visibilité, dès le début du mois de novembre, afin qu'ils puissent s'adapter et surtout que la saison soit réussie. Nous avons pour seul mot d'ordre que la montagne française soit de retour cet hiver. Nous y mettons les moyens, y compris sous la forme de campagnes de promotion. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

M. le président. La parole est à Mme Alexandra Borchio Fontimp, pour la réplique.

Mme Alexandra Borchio Fontimp. Monsieur le secrétaire d'État, je regrette que vous n'ayez pas saisi cette opportunité pour rassurer les professionnels de nos stations de ski et pour leur envoyer un message clair.

Ma question était simple ; votre réponse aurait dû l'être tout autant ! (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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