Question de Mme DURANTON Nicole (Eure - RDPI) publiée le 17/06/2021

Question posée en séance publique le 16/06/2021

M. le président. La parole est à Mme Nicole Duranton, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

Mme Nicole Duranton. Ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement.

Madame la secrétaire d'État, en 2019, mon département de l'Eure avait été l'un des treize départements pilotes pour la première édition du service national universel, le SNU.

Le SNU est encore aujourd'hui en phase d'expérimentation, et un bilan d'étape paraît nécessaire avant d'envisager sa généralisation.

Vous êtes sur le point de lancer les séjours de cohésion, pour la première fois dans tous les départements du pays, du 21 juin au 2 juillet prochain. L'un des intérêts incontestables du SNU est qu'il constitue un rite de passage vers la citoyenneté, à l'heure où les valeurs de notre République sont parfois très mises à mal.

Par ailleurs, il permet aux jeunes de découvrir un autre territoire et favorise le brassage de jeunes d'horizons et de milieux sociaux très différents. À ce titre, lorsqu'elle fut auditionnée par le Sénat le 4 mai dernier, Emmanuelle Pérès, la déléguée interministérielle à la jeunesse, a déclaré qu'il fallait encore renforcer cette mixité sociale – c'est essentiel.

Enfin, un tel dispositif paraît d'autant plus opportun aujourd'hui que la crise sanitaire a fragilisé le marché du travail et l'employabilité des jeunes : le SNU apparaît comme un outil pour créer un pont vers l'emploi.

La première édition, en 2019, avait rassemblé quelque 2 000 jeunes. L'édition 2020 a été annulée à cause de la covid. Vous avez lancé, en janvier dernier, l'édition 2021, avec l'objectif d'attirer 25 000 jeunes. L'avez-vous atteint ?

Par ailleurs, le Gouvernement voudrait rendre le SNU obligatoire pour 800 000 jeunes dès 2024. À ce titre, entre le projet de loi de finances pour 2020 et celui pour 2021, le budget du SNU a doublé, passant de 29,8 millions d'euros à 62,3 millions d'euros. Comment ces crédits en hausse ont-ils été utilisés, et quels éléments vous paraissent justifier aujourd'hui la généralisation du SNU à 800 000 jeunes ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse et de l'engagement publiée le 17/06/2021

Réponse apportée en séance publique le 16/06/2021

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement.

Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement. Madame la sénatrice Nicole Duranton, votre question me permet de remercier plus de 18 000 jeunes Français volontaires, qui viennent de territoires différents, qui ont des parcours de vie différents, issus de territoires ruraux, de quartiers de la politique de la ville ou encore des zones périurbaines, et qui vont partager quinze jours en commun.

Au cours de ces quinze jours, ils vont vivre des rituels républicains – levées de drapeau, rassemblements autour de La Marseillaise… – et des moments de démocratie interne. Ils vont également apprendre de nouvelles choses, comme s'orienter dans une forêt et pratiquer les gestes de premiers secours. Ils vont aussi apprendre à débattre et à renforcer la cohésion nationale, puisque cette génération, comme vous l'avez souligné, a besoin de se retrouver, de se souder et de créer des liens.

Madame la sénatrice, cette résilience est bien évidemment l'objectif premier du service national universel. Sous l'autorité du Premier ministre, nous avons voulu renforcer cette mixité sociale et nous sommes allés chercher ces jeunes des quartiers de la politique de la ville, pour qu'ils passent du temps avec nos jeunes ruraux, car notre jeunesse est diverse.

L'ensemble de l'équipe gouvernementale partage l'ambition qu'a suscitée le SNU. Aujourd'hui, 143 sites sont prêts à accueillir ces jeunes. Tous les départements de France compteront un site de séjour de cohésion ; en ce qui concerne l'Eure, madame la sénatrice, le site retenu sera celui du Campus de l'Espace, à Vernon.

Il y a plus de filles que de garçons, et les équilibres territoriaux sont plutôt équilibrés, chacun à hauteur d'un tiers.

Outre les rassembler autour des rituels républicains et de nos valeurs, pour faire vivre et renforcer ce sentiment d'appartenance générale, ce moment concentré permettra à nos jeunes de mener un parcours de citoyenneté, au cours duquel ils pourront rencontrer des corps en uniforme – sapeurs-pompiers volontaires, policiers ou anciens militaires.

Madame la sénatrice, ce temps collectif, c'est un investissement. Pour en revenir au fond de votre question, le budget 2019 a été renforcé : nous sommes passés de 2 000 à 20 000 jeunes accueillis cette année, avec un coût unitaire en baisse. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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