Question de Mme LHERBIER Brigitte (Nord - Les Républicains) publiée le 20/05/2021

Mme Brigitte Lherbier attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les liens entre les pratiques complémentaires et alternatives en matière de santé et les dérives thérapeutiques et sectaires.
Aujourd'hui, 41 % des signalements réalisés auprès de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) ont trait à la santé. En 2013, le rapport n° 480, fait au nom de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé, dénonçait les nombreuses dérives thérapeutiques et sectaires liées à la santé.
Le 18 mars 2021, huit députés ont fait enregistrer à la présidence de l'Assemblée nationale une proposition de résolution (n° 3994) visant à : « inviter le Gouvernement à créer une agence gouvernementale d'évaluation des approches complémentaires adaptées et de contrôles des dérives thérapeutiques et des pratiques alternatives. »

L'exposé des motifs y fait la promotion d'une association, intitulée l'agence des médecines des complémentaires et alternatives (A-MCA), créée par des personnes que les auteurs de la proposition de résolution qualifient « d'experts ». Sa création particulièrement récente, en septembre 2020, ne peut qu'inviter à la prudence quant à ses objectifs, et quant aux moyens humains et financiers qui en sont à l'origine.
L'engouement ces dernières années pour les médecines dites alternatives a engendré un marché en pleine expansion. Si elles n'entraînent pas le plus souvent de dérive sectaire, elles sont malgré tout à l'origine de la majeure partie des signalements effectués auprès de la Miviludes. C'est ainsi que des centaines de milliers de personnes atteintes de maladies graves (cancers, douleurs chroniques…) sont victimes d'emprise mentale, embrigadées dans des groupes qui les isolent de la société et détournées d'une prise en charge adéquate et décisive.
Le centre national d'accompagnement familial face à l'emprise sectaire (CAFFES), alerté par les familles de victimes de pratiques complémentaires et alternatives en matière de santé, est inquiet que l'État puisse conférer le vernis d'une reconnaissance officielle à cette association par la création d'une agence gouvernementale d'évaluation des approches complémentaires adaptées.

Les professionnels de santé et certains articles de presse ont récemment fait part de leurs craintes au sujet de l'entrisme, au plus haut niveau de l'État, d'intérêts commerciaux et de mouvements sectaires liés à la santé, susceptibles d'interférer avec l'intérêt des patients. Ils dénoncent notamment la volonté affichée de l'A-MCA de « lutter contre les dérives en santé », alors que plusieurs « experts » mis en avant sur le site web de l'A-MCA ou lors d'événements publics sont eux-mêmes liés à des pratiques pointées du doigt pour leurs dérives sectaires responsables de nombreux décès.

Elle lui demande par conséquent de bien vouloir lui faire connaître la position de son ministère quant à la démarche de créer une agence gouvernementale d'évaluation des approches complémentaires adaptées.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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