Question de M. SAURY Hugues (Loiret - Les Républicains) publiée le 31/12/2020
M. Hugues Saury attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le bilan et l'efficacité de la loi n° 2018-701 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés. Afin de prévenir et réprimer plus efficacement ces agissements dangereux qui suscitent l'exaspération de la population et des élus locaux, la loi n° 2018-701 du 3 août 2018 a instauré un nouveau cadre juridique. Désormais, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende les comportements troublant la tranquillité publique ou compromettant la sécurité. Ces peines peuvent être doublées si les faits sont commis en réunion, et triplées lorsque l'auteur est sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool. Malgré tout cet arsenal, force est de constater que le phénomène persiste voire prend de l'ampleur en raison du couvre-feu qui offre des rues entièrement désertes aux contrevenants. Deux ans après la mise en œuvre de ces nouvelles mesures législatives, le dispositif s'avère donc insuffisant. Dans ce contexte il lui demande quel bilan le Gouvernement tire de l'application de cette nouvelle réglementation ainsi que les mesures envisagées pour renforcer la lutte contre les rodéos motorisés.
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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 25/03/2021
Les rodéos motorisés sont une préoccupation aussi bien sur le plan de l'ordre public que de la sécurité des usagers de la route. Au-delà des enjeux de sécurité routière, ce phénomène est en effet un facteur d'incivilités et nourrit le sentiment d'insécurité et d'abandon ressenti pas nos concitoyens. Le cadre juridique applicable à la lutte contre les rodéos motorisés a été progressivement enrichi, notamment par la loi n° 2008-491 du 26 mai 2008 relative aux conditions de commercialisation et d'utilisation de certains engins motorisés, qui a notamment prévu l'obligation d'identification des véhicules non soumis à réception ainsi que la création du traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « DICEM » (déclaration et identification de certains engins motorisés), et par la loi n° 2018-701 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés. Celle-ci prévoit notamment qu'un rodéo motorisé constitue un délit puni d'un an d'emprisonnement, de 15 000 d'amende et de plusieurs peines complémentaires, dont la confiscation obligatoire du véhicule ayant servi à commettre l'infraction si la personne en est le propriétaire ou, sous réserve des droits du propriétaire de bonne foi, si elle en a la libre disposition. Les forces sont pleinement mobilisées en prévention, par des plans d'actions départementaux, un meilleur renseignement et la consolidation des actes d'enquêtes. Au total, en 2020 le travail des forces de l'ordre s'est concrétisé par +24,73% d'infractions relevées (2 880 faits au total). Par exemple, la sécurité publique, du 17 mars 2020 au 20 janvier 2021, a procédé à la saisie de 1331 véhicules Afin d'intensifier la lutte contre la pratique des rodéos motorisés, de nouvelles mesures législatives sont à l'étude afin de mieux identifier les auteurs de ces infractions en renforçant notamment les obligations de déclaration auprès des autorités administratives des véhicules non soumis à réception dont la vitesse peut, par construction, dépasser 25 km/h. Dans la même logique, il est envisagé d'intégrer dans les contrats de location des engins non homologués les mentions obligatoires du numéro d'identification de l'engin loué et du numéro d'immatriculation du véhicule permettant de le transporter. Pour prévenir la récidive, il est également envisagé de réduire le délai permettant de constater l'abandon des véhicules ayant servi à commettre les infractions et laissés en fourrière, ainsi que de les livrer à la destruction dès le constat de cet abandon. Au niveau réglementaire et technique, plusieurs mesures sont par ailleurs en cours de finalisation ou de mise en uvre par les services du ministère de l'Intérieur. Il est ainsi notamment prévu d'autoriser les agents de police municipale à accéder directement au fichier DICEM précité, sans l'intervention de policiers ou de gendarmes nationaux, et d'exiger que le propriétaire d'un véhicule non homologué soit titulaire du permis de catégorie AM, anciennement brevet de sécurité routière, incluant un module concernant les risques liés aux rodéos motorisés. Enfin, une campagne de prévention ciblée à destination du public concerné par cette pratique dangereuse, et plus particulièrement des jeunes, sera menée.
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